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 1827.  aucune  l'essource,  et  la  pêche  est  peu  productive. 
 Juillet.  ]y [a i s   jg   compte à peine sur la parole de ces insulaires ; 
 Pl.  cix. 
 quand bien même  ils  auraient  la volonté de nous procurer  
 des  vivres,  ce  qui  est  fort  douteux,  leurs  
 moyens ne le leur permettraient guère, car je les crois  
 bien  misérables.  Leur  stupidité,  leur  indolence  et  
 leur  apathie  n’annoncent ni  un  peuple  cultivateur ni  
 même  aucunes  dispositions  pour  la  chasse  ou  la  pêche. 
   Les  coquillages ,  les fruits du cycas,  et quelques  
 racines  grossières,  la  plupart  spontanées,  doivent  
 constituer leur nourriture habituelle. 
 Pour changer de  théâtre,  suivi  de M.  Gressien  et  
 de  Jean,  je  me  transportai  à  la  plage de l’Aiguade.  
 Nous  suivîmes  long-temps  le  lit  d’un  large  torrent,  
 tapissé de vertes fougères,  et  ombragé par des  arbres  
 d’une immense  hauteur. Malgré  les  pluies  excessives  
 qui venaient  de  tomber  durant  les  jours  passés,  je  
 m’aperçus que, jusqu’à quinze ou vingt pas de la mer. 
 le  lit  de  ce  torrent  était  partout  à  sec.  Ce  fait  me  
 parut d’abord  extraordinaire ; mais je  reconnus bientôt  
 que  la base du sol,  tout  entière  de nature madréporique  
 ,  était  percée  de  nombreuses  crevasses,  qui  
 donnaient  aux  eaux  pluviales  le  moyen  de  s’écouler  
 rapidement  par  des  issues  souterraines.  Ces  ravines  
 ne  sont  remplies  d’eau  qu’au moment  même  où  elle  
 s’épanche  du  ciel  en  vraies  cataractes ;  quelques  
 heures  d’intermittence  suffisent  pour  1a  faire  disparaître  
 du lit des Torrens. 
 Sous  ces  admirables  voôtes  de  verdure,  qui  sembleraient  
 devoir  donner  asile  à des  légions d’oiseaux  
 el d’insectes,  en  cinq heures de temps  je ne  pus  tirer  
 qu’un  drongo  à longue queue.  A   l’exception  de quelques  
 thérates,  tricondyles,  altises,  e t c .,  et d’un petit  
 nombre de papillons difficiles à saisir, mes récoltes en  
 entomologie  furent  très-bornées.  Quelle  différence  
 avec  les  riches  moissons  que  m’avait  offertes  quel-  
 (jues  années  auparavant  la  station  du  port  Praslin!  
 Cette  différence  doit-elle  s’attribuer  à  la  localité  on  
 bien  à  la  saison?  C ’est  ce  qu’on  ne pourrait  décider  
 qu’après une plus  ample connaissance des lieux. 
 A  la distance d’un mille environ du bord de la raei’ ,  
 nous  fûmes  arrêtés  par  l’escarpement  des  roches  qui  
 formaient  le  lit  du  torrent.  Sur  la  gauche,  un  petit  
 sentier fort rapide, mais  évidemment pratiqué par  les  
 naturels,  nous  eût  conduits  sans  doule à  quelqu’une  
 de  leurs  habitations  dans  l’intérieur.  C’était  un  fait  
 curieux  à  vérifier;  mais  une  faiblesse  accablante  qui  
 ne  m’avait  plus  quitté  depuis mon  arrivée  an  mouil- 
 TOME  IV .   3 4 
 1827. 
 Juillet. 
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