Langage.
p a la , qui amènent ces ulcères liideux dont plusieurs
naturels sont attaqués, et qui les font languir
souvent plusieurs années, ils se servent de l’application
d’une espèce de suc végétal amer, et frottent la
plaie avec de la bourre de coco trempée dans de l’eau
de mer. Ils ne font point de remède pour le mal
nommé fo u a , et qui ressemble beaucoup à l’éléphan-
tiasis. Ils n’en font point non plus pour l’éruption cutanée
qu’ils appellent y elle attaque les pieds,
et quelquefois les mains, sous la forme de pustules
avec un bouton blanc chargé de pus, et elle se dissipe
naturellement au bout de quatre ou cinq jours.
Ils n’opposent point non plus de remède au mo-
moko, sorte d’état de marasme ou de phthisie, dans lequel
le malade, après être insensiblement parvenu au
dernier degré d’émaciation, n’a d’autre espoir enfin
que de succomber.
Mariner ne nous a donné aucun renseignement
touchant les maladies des femmes qui jouissent en
général d’une bonne santé. A l’époque de leurs règles
elles se frottent tout le corps d’un mélange d’huile et
de safran pour éviter les refroidissemens ; elles ont
aussi recours à ce moyen après leurs couches. Quant
à ce qui a trait à l’accouchement lui-même, et à la séparation
de l’enfant d’avec la mère , tout cela est un
profond mystère pour les hommes, qui ne peuvent jamais
assister à ces opérations G
La langue des insulaires de Tonga est radicalement
la même que celle des Nouveaux-Zélandais. Cependant
ils admettent de plus que ceux-ci les sons d,
t c h , f e l s. Ln outre il suffit de jeter les yeux sur le
vocabulaire de Mariner pour reconnaitre qu’ils ont
aussi un grand nombre de mots étrangers à la langue
polynésienne, et qu’ils auront probablement reçus de
leurs voisins de l’Ouest.
Du reste cette langue est douce, mélodieuse et
moins monotone que celles de Taïti et de Nouka-
Hiva. Le discours de Finau, l’histoire de Tangaloa
et de ses fils , et le chant sur l’île de Likou, prouvent
aussi qu’elle ne manque ni d’énergie, ni de richesse,
ni de grâces naturelles. Mariner a observé qu’elle emploie
fréquemment ce genre d’ironie qui consiste a
dire le contraire de ce que l’on veut exprimer, pour
mieux convaincre la personne à laquelle on s’adresse.
Nous reviendrons plus longuement sur cette matière
quand nous comparerons entre eux les différens
dialectes de la P olynésie i .
Tonga-Tabou étant de formation toute madrépo- Proauctions.
rique, ne peut offrir presqu’aucun intérêt sous le rapport
minéralogique. Mais l’île haute de Vavao, celles
de Late et K a o , surtout le volcan de Tofoua, donnent
les brachytes , les basaltes et les obsidiennes dont les
naturels forment leurs instrumens les plus précieux.
Les productions végétales sont beaucoup plus variées
, et ces îles sont constamment revêtues de la plus
riante verdure. Leur flore a cela de remarquable
I l