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Les chefs ont autant de femmes qu’il leur plaît,
et elles prennent rang entre elles d’après leur naissance.
Toutefois les querelles sont rares entre ces
femmes , ce qui tient au pouvoir absolu du mari, et
surtout à la faculté qu’il a de répudier sur-le-champ
celle de ses femmes qui cesse de lui convenir.
La cérémonie du mariage paraît être accompagnée
de très-peu de formalités , excepté lorsqu’il s’agit du
touï-tonga ou des chefs du premier rang. Pour les
autres, toute l’affaire se réduit de la part de l’époux à
aller chercher sa future dans la maison de ses parens
et à donner un repas à ses amis et à ceux de la famille
à lacjnelle il s’allie.
Singleton m’a assuré que le touï-tonga était un personnage
d’un rang trop élevé pour avoir une épouse
proprement dite. En conséquence, il choisissait à
son gré dans les familles des eguis les fdles qui lui
plaisaient, et il faisait connaître ses désirs aux parens.
Ceux-ci n’auraient jamais osé se refuser aux volontés
de leur divin ch e f, d’autant plus que c’était toujours
un grand honneur pour eux. Cependant nous lisons
dans Mariner les détails d’une cérémonie nuptiale
entre le touï-tonga régnant et l’une des filles de
Finau premier g
Par la même raison, la tamaha ne pouvait honorer
aucun homme de sa main, attendu sa dignité suprême.
En conséquence elle offrait ses faveurs à
l’homme qui lui convenait le mieux, et changeait
I Marine}', I , p. l a i et suiv.
d’amant à son g r é , sans qu’aucun de ses amans pût
obtenir de droit positif sur sa personne. Comme les
enfans héritent du rang de leurs mères, on conçoit
que leur sort ne souffre nullement des caprices de
celle-ci. Cependant l’orgueil du rang ne permet
jamais a la tamaha de s’abandonner à des hommes
d’une classe trop inférieure.
Les femmes sont traitées avec douceur par leurs
époux, et ceux-ci ne leur imposent jamais aucuns
travaux pénibles, aucune occupation fatigante.
De même que les hommes, les femmes nobles
prennent rang entre elles suivant la dignité de leurs
familles. La femme qui n’est pas noble, si elle est
femme ou fille d’un mata-boulai, a le rang de mata-
boulai.
Si une femme noble épouse un mata-boulai , elle
lui est supérieure par le ran g , ainsi que ses enfans
mâles ou femelles. Bien qu’en affaires domestiques elle
se soumette entièrement aux volontés d’un mari,
néanmoins elle ne perd jamais le droit au respect que
ce mari lui doit ; c’est-à-dire que celui-ci doit se soumettre
à la cérémonie du moe-moe, avant de prendre
sa nourriture : si les deux époux sont nobles et d’un
rang ég al, la cérémonie n’a pas lieu ; mais dans le
cas contraire, l’inférieur doit toujours la remplir,
pour ne pas s’exposer au tabou.
Si une femme épouse un homme d’un rang au-
dessus du sien, sa considération personnelle s’en
accroît toujours; mais l’homme qui s’unit à une
femme d’un rang au-dessus du sien , n’en retire
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