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1S27. Les élables de ces animaux sont toutes entretenues
Septembio. celte propreté minutieuse qui caractérise la nation
hollandaise.
En revenant de la campagne de M. Morrees, la
conversation est tombée sur le sujet des perles que
l’on nourrit de riz pour leur faire produire d’autres
perles. Je vis que cette fable ridicule était implicitement
adoptée par MM. Morrees, P a o li, Elgeneuze,
et plusieurs autres personnes notables de la
colonie. Le dernier s’engagea même à me donner des
preuves matérielles de ce singulier phénomène.
Trois des naufragés espagnols, natifs de Manille,
que nous avions recueillis aux îles V iti, trouvant ici
des occasions pour rejoindre leur patrie, m’ont demandé
la permission de quitter le navire ; elle leur a
été accordée avec des attestations qui constataient la
bonne conduite qu’ils avaient tenue durant leur séjour
k bord. Le jeune Medióla seu l, natif de Gouabam ,
a témoigné le désir de rester à bord. Comme j ’étais
aussi content de lui, je lui en ai accordé l’autorisation,
et j ’ai même donné l’ordre à l’agent comptable de le
porter sur les rôles du bord comme matelot à vingt-
quatre francs, car il m’a paru juste que ce brave
garçon touchât la paie de ses services.
Le ciel s’est chargé dans la soirée ; la pluie a commencé
à tomber par torrens à dix heures et demie, et
a continué toute la nuit : elle n’a diminué qu’au point
du jour. Les habitans m’ont raconté que la saison
pluvieuse, qui n’avait cessé que quinze jours au plus
avant mon arrivée, avait été beaucoup plus humide
que d’ordinaire. Dans les mois de juin, juillet, août 182,.
et septembre, Amboine avait été inondé par des tor- Septembre,
rens de pluie presque continuels, qui avaient rendu
son séjour très-maussade et qui avaient fait beaucoup
de tort aux productions de la lerre. Celte circonstance
28.
se rapportait assez bien aux temps affreux que
nous avions essuyés le long des côtes de la Nouvelle-
Irlande et de la Nouvelle-Bretagne, dans la même
saison et sous la même latitude.
Sur l’observation qui m’a été faite par le maître
d’équi[)age, que les petits câbles de l’arsenal d’Amboine
ne pouvaient faire aucun service durable,
attendu que le chanvre en était échauffé, et sur l’éloge
que m’a tait M. Elgeneuze des cordages en gomolou
(oufibres du gomatus de Rumph), je me suis décidé à
prendre un petit câble de celte dernière espèce. Je
serai bien aise d’en faire l’essai et de vérifier jusqu’à
quel point le gomoloa pourrait être utile au service
de la marine.
M. Elgeneuze m’ayant cité avec beaucoup d’éloges
les connaissances étendues d’un M. de Haart sur les
productions des Moluques, connaissances acquises
par vingt années de séjour et d’observations dans le
pays, je me suis rendu dans la soirée chez le capitaine
du port avec M. Quoy. Notre but était de converser
avec M. de Haart et de nous aider de ses lumières;
mais nous eûmes bientôt reconnu qu’elles étaient fort
limitées, et même que ce brave homme partageait
la crédulité de ses compatriotes touchant diverses
opinions fabuleuses, comme celles de la reproduction