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prudence imaginables pour prévenir les mauvais
desseins que Toubo-Toa eût pu former contre lui G
Nonobstant l’offre réitérée que Toubo-Toa fit à Finau
de continuer à lui payer le tribut annuel, le jeune
egui s’y refusa constamment, afin d’éviter tout prétexte
de relations entre les peuples de Hapaï et ceux
de Vavao. Finau consentit seulement à ce qu’une
seule fois chaque année la pirogue de Tonga-Mana
vînt apporter, des îles Hapaï à Vavao, l’offrande due
au touï-tonga à l’occasion du natchi. Tonga-Mana
était un chef de la famille du touï-tonga.
Un mois environ après, probablement en septembre
1809, Toubo-Toa marcha avec tous ses guerriers
au secours de la citadelle de Hifo qui se trouvait alors
assiégée par tous ses ennemis et prête à succomber 2.
Vers cette époque, le touï-tonga vint à mourir. Finau
profita de cette circonstance pour abolir sa dignité
dans Vavao, et mettre par-là fin à toutes les cérémonies
du natchi. La meilleure raison que Finau
donna à ses sujets pour détruire une autorité spirituelle
aussi importante, fut que depuis long-temps les
habitans de Tonga pouvant très-bien exister sans
touï-tonga, il en serait de même de ceux de Vavao.
Cette raison fut goûtée, el les insulaires de Vavao
furent généralement satisfaits d’être délivrés d’une
charge qui dans les temps de disette leur devenait
fort onéreuse. Il paraît d’ailleurs que le prétendant
légitime à cette haute dignité n’était qu’un enfant de
1- Mariner, II, p. i 3 et suiv. —- 2 Mariner, I I , p. 1 7 ,2 1 .
dix ou douze ans , circonstance qui favorisa beaucoup
les projets de Finau i .
Cette décision fut signifiée à Tonga-Mana, lors de
son premier voyage à Vavao, et il lui fut enjoint de ne
plus se représenter sur cette île. Depuis cette époque,
Finau se livra tout entier à ses plans d’amélioration ,
et son île jouit d’une paix profonde. Elle ne fut troublée
que par une seule atlacjue de la part d’un détachement
de guerriers de Hapaï, qui tentèrent une incursion
sur le territoire de Vavao ; mais leur projet fut découvert
, et ils furent repoussés avec une perte considérable
2.
Enfin, vers la fin de 1810, un navire parut en vue
de Vavao : Mariner, en ce moment occupé à pêcher
avec trois de ses serviteurs, les contraignit à le conduire
à bord du bâtiment qui se trouva être le brick
Favorite de Port-Jackson, capitaine Fisk, employé à
la pêche des perles. Le capitaine consentit à prendre
Mariner à son bord. Finau ravi de tout ce qu’il voyait
sur ce navire, el jaloux de s’instruire, voulut accompagner
Mariner; mais le capitaine Fisk s’y opposa, jugeant
que ce voyage ne pourrait offrir aucun avantage
au chef sauvage.
Après une relâche de quelques jours, le navire l e-
mit à la voile, et Mariner prit congé, les larmes aux
yeux, de Finau et de tous ses bons amis de Vavao.
Le capitaine se tint durant deux jours entre les îles
Haano et Lefouga, pour recueillir les compagnons
. Mariner, IX, p. 27 el suiv. — . M a r in e r , i l , p. 36 et suiv.