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1827.
Septembre.
que nous avions de nous procurer un de ees animaux
pour la collection du Muséum, il porta la générosité
jusqu’à l’offrir à notre mission. Son offre fut acceptée
avec une vive reconnaissanee, et il fut convenu
entre lui et moi qu’il garderait cet animal pour nous
le remettre l’année suivante, lorsque nous reviendrions
à Amboine après avoir traversé le détroit de
Torrès.
Impatient de voir tous mes doutes terminés touchant
les objets que je tenais tant à remplacer, je me
fis ouvrir par M. Elgeneuze les magasins de la marine
; il ne me resta plus rien à désirer quand j ’eus
vu que ces magasins pourraient me fournir tout ce
que je demandais en ancres et grelins.
Désormais rassuré sur ce chapitre, je fus d’un autre
côté affligé de voir qu’aucune nouvelle de France ne
nous fût parvenue en cette colonie lointaine. Le silence
du ministère m’affecta particulièrement ; j ’avais
compté sur l’obtention de quelques faveurs bien méritées
pour trois ou quatre personnes de Tétat-major,
et demandées vivement par mon rapport de Port-
Jackson. J’ignorais alors jusqu’à quel degré ce ministère
devait pousser son insouciance à notre égard, et
combien il était éloigné de porter à nos pénibles travaux
Tintérét que nous avions la simplicité de lui supposer.
Nous apprîmes bientôt que le sultan de Djoutchou-
Karta, dans l’île de Java, avait déclaré la guerre aux
Hollandais, et leur avait déjà fait subir des pertes
considérables. A cette époque les conséquences de
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cette guerre causaient une inquiétude marquée à la
plupart des fonctionnaires de la colonie.
Avec quel plaisir nous quittâmes le triste ordinaire
auquel nous étions réduits depuis notre départ de
Tonga-Tabou, pour voir nos tables chargées à la fois
des mets de l’Europe et des productions des tropiques!...
Nous n'avions plus que l’embarras du choix.
Cependant nous avons souvent éprouvé qu’après de
longues privations, s’il nous arrivait de nous trouver
à une table abondamment servie, notre appétit se
trouvait bien plus tôt satisfait que nous ne l’eussions
imaginé, et nous étions tout étonnés de ne pas faire
plus d’honneur aux mets qu’on nous présentait.
A onze heures du matin, accompagné de MM. Jacquinot
et Bertrand, et des maîtres Collinet et Audibert,
je me transporte chez le maître du port pour
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Septembre.
procéder au choix des ancres et des grelins que nous
devons prendre. Après un mûr examen nous nous
sommes décidés pour deux grelins, dont Tun de neuf
pouces, et l’autre de sept pouces, et pour une aussière
de quatre pouces, enfin pour trois ancres de
sept cents, cinq cents et quatre cents livres. De là ,
nous sommes allés aux magasins des vivres, et comme
le biscuit s’est trouvé de bonne qualité, j ’en prendrai
quatre mille kilogrammes , et seulement quinze cents
du riz dont la qualité est fort ordinaire. Il est convenu
que les voiliers travailleront à confectionner les huniers
neufs sous un des hangars de M. Elgeneuze, et
que l’observatoire sera établi dans Tun des jardins de
ce fonctionnaire.
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