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 d’un  croissant  iircgidier  dont  la  convexité  serait  opposée  
 au  sud,  el  dont  la  concavité  tournée  vers  le  
 nord  serait  fortement échancrée par un lagon de  cinq  
 milles de largeur,  sur trois milles de profondeur. D’immenses  
 récifs  de  coraux  accompagnent cette île  à six  
 ou huit milles au  large,  dans toute la partie du nord,  
 et  forment divers  canaux  avec une rade utile  aux  navires  
 qui veulent y mouiller.  Plusieurs îlots  sont  disséminés  
 sur ces  coraux,  la plupart couverts d’arbres.  
 L’un  d’eu x ,  Eoa-Tchi,  situé devant  l’entrée du  canal  
 de l’E st,  est assis  sur un  récif isolé,  et présente  une  
 surface d’une  lieue  de  circuit  environ.  Tout  le reste  
 du  littoral  deTonga-Tabou,  depuis  sa pointe  E. jusqu'à  
 sa  jjoinle  occidentale,  en  passant  par  le  sud,  
 oflre un aspect  tout différent,  et la ceinture de coraux  
 (¡ni  l’environne  s’étend  rarement  à  pins  d’une  encablure  
 au  large. 
 Le  sol  de Tonga-Tabou  est  généralement  très-peu  
 élevé au-dessus du niveau de  la mer,  et  je  doule  que  
 les  éminences  les  plus  considérables  atteignent  cent  
 pieds  de  hauteur.  Toutefois  ce  sol  est  d’une  prodigieuse  
 fertilité,  soit pour  les  productions naturelles,  
 soit pour toutes  celles  que  l’homme  veut  y  cultiver.  
 Les  missionnaires  trouvèrent  qu’il  consistait  en  un  
 riche  terreau  de  quinze  pouces  d’épaisseur  exempt  
 * de  pierres  ,  au - dessous  duquel  s’étendait  d’abord  
 une  espèce  de  terre  rougeâtre  jusqu’à  une  profondeur  
 de quatre ou cinq pouces,  puis une argile bleuâtre  
 plus  compacte.  En  certains  endroits,  on  trouva  
 une  terre  noirâtre  exhalant  une  odeur  agréable  de 
 bergamolte  qui  s’évaporait  promptement  à  l’air  ‘ . 
 L’eau  douce  est  rare  sur  toute  la  surface  de  l’île ,  
 et  je  ne  crois  pas  qu’il  s’y  trouve  un  seul  ruisseau  
 proprement  dit.  Cependant,  en  creusant  à  une  profondeur  
 peu  considérable,  on  obtient  en  général  de  
 l’eau potable  ;  celle que j’ai goûtée  à Hifo,  à  Moua et  
 à Mafanga,  m’a paru être d’une  bonne qualité. 
 Il nous serait  fort difficile  d’entrer dans  aucuns détails  
 topographiques  susceptibles d’une certaine  exactitude  
 ,  car  l’état politique  de  cette  île  est aujourd’hui  
 fort embrouillé.  Il paraît qu’autrefois  elle était divisée  
 en trois grands  districts,  savoir  :  Hifo à l’ouest,  soumis  
 particulièrement  à l’autorité du touï-kana-kabolo,  
 Moua  au  centre,  où  résidaient  les  divins  Fata-Faï,  
 enfin  Hogui  à  l’est,  qui  dépendait  du  tonï-hala-ka-  
 lawa. Aujourd’hui chaque  chef s’est déclaré  indépendant  
 sur  son territoire,  et  le plus  considéré  est  celui  
 qui  a  su rallier  à sa cause  le  plus de  guerriers ,  el qui  
 a  donné le  plus  de preuves  de  vaillance  et  d’énergie  
 personnelle.  Les  plus  remarquables  sont  Tahofa  à  
 Bea,  Palou  à Moua,  Hala à Hifo ,  et  Faka-Fanoua  à  
 Mafanga.  Vea,  chef  d’Ardeo,  et  Toubo,  chef  de  
 ]N ioukou-Lafa, issus l’un et l’autre d’une plus haute origine, 
   sont loin de jouir de  la même influence,  et  leurs  
 droits  se  réduisent à de vaines démonstrations de respect. 
   La partie  la plus  méridionale  de  l’île  portait  le  
 nom  collectif de Lego, mais je n’ai pu  savoii- à qui elle  
 appartenait de  droit,  ni  si elle était aussi bien cultivée  
 que celle  du  nord. 
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