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 P A G E   56o. 
 Ces  naturels  paraissaient,  en général,  aussi misérables  
 que méchans  et perfides. 
 L e   n   au  .soir,  après  d în e r ,  le  ca lme  nous  a y an t  mis  à  env 
 iro n   quatre milles  de  la   c ô t e ,  près  d ’une  sorte  de  b a ie ,  nous  
 vîmes  venir  quinze  p iro gu e s  p o r tan t  en viron   une  quarantaine  
 de  naturels .  Ils   paraissaient  a v o ir   employé  to u t  le   jo u r   à  se  
 décider  à  nous  ab order .  L o r sq u ’ils  fu ren t  à  portée  de  canon  
 ils poussèrent de grands cr is.  P eu   à peu ils ap p roch è ren t ju sq u ’à  
 p ortée  de  p is to le t ,  sans  a lle r   p lu s   lo in   ,  causant  et  ge s ticu lan t  
 b e a u co u p .  T o u s   étaient  armés  d’arcs  et  de  flèches  q u ’ils  a g itaient  
 p a r fo is ,  hésitant  cependant à  en  lan c e r . En fin   il en p artit  
 un e .  P o u r   p r é v en ir   to u t  engagement  q u i  p û t  leu r   être  fa t a l ,  
 le  commandant  le u r   fit  tire r   deux  coups  de  fu s il  à b a lle .  Incon 
 tin en t  ils  re v irè ren t  de  b o rd   et p a g a y è ren t p o u r   se  re tire r,  
 mais  assez  lentement.  On  essaya de  tire r   un  coup   de canon au-  
 dessus  de  leu r   tête.  L ’effroi  qu’ils  en  euren t  et  la   vitesse  avec  
 la q u e lle   ils  cb ercb aient  à  s’ é lo ign e r   étaient  vraiment  c o -   
 migues . 
 Ils étaient n u s ,  les parties génitales  couvertes d ’une co q u ille .  
 Quelques-uns  av a ien t  des  fruits  rouges  sur  la   tête.  L e u r   co u leu 
 r   n éta it pas  t r è s -n o ir e ,  mais  ils  a v a ien t  le   ventre  g ro s .  Le s   
 petites  embarcations  q u ’ils  montaient  étaient  à b a lan c ie r , sans  
 élégan ce .  T o u s   leurs  gestes  tenda ient  à  nous   engag er  à a lle r   à  
 te r r e ,  et  la   len teu r  q u ’ ils  mirent  à  nous  r e c o n n a îtr e ,  leu r   
 g ran d   nombre  de  p iro g u e s ,  leurs  a rmes ,  sans  aucun   objet  
 com e s tib le ,  in d iq u a ien t  q u ’ils  n ’av a ien t  que  des  intentions  
 hostiles. 
 [E x t r a i t   da  J o u rn a l de M .  Q u o y .) 
 P A G E   6 1 2 . 
 Le kangarou d’Arrow  et une petite  espèce  de mammifère  
 nouvelle. 
 T o u s   les  con tours   de  la   rade  sont  b a s ,  m a ré c a g eu x ,  e t  la  
 plus  gran de  p artie  sans  p la g e   ,  de  sorte  q u ’on  est dans  les fo rêts  
 aussitôt  à  ter re.  L e   so l  est  entièrement  formé  de  ca lcaire   
 madrép or ique.  Nous  l ’avons  également  trou v é   te l  au  sommet  
 de  la   p etite montagne  q u ’h ab iten t  quelques  A lfa q u is   près  du  
 v illa g e   de D o re y  proprement d it. P a r  une la titude aussi ch aude,  
 la   v égéta tion   ne  souffre  p o in t  d’un  aussi  mauvais  so l.  C ’est  
 même  le   p o in t   oû je   l ’aie  vu e   atteindre  les  dimensions  les  plus  
 gigantesques .  S u r   la  montagne  d ont  je   v iens   de  p a r le r ,  près  
 des  m a iso n s ,  i l   est  un  arbre  déraciné  et  tom b é ,  au q u e l  j ’ai  
 compté  quarante-sept bons pas de  tig e   ju sq u ’à  la   naissance  des  
 premières  grosses  b ranches  ;  sa  gro.sseur  est  p ro p o r tion n e lle .  
 C ’est  en  marchant  sur  la   tig e   même  que  je   la  mesurai.  I l   est  
 quelques-uns  de  ces  énormes  v égétaux  du  sommet  desquels  
 pendent  ju sq u ’ à  ter re  le   lo n g   du  tronc  des  rameaux  déliés  en  
 forme  de cordes. D ’autres  fois ce  sont des  lianes  qui  p roduisent  
 ce t effet  qui fixe  toujours l ’atten tion   du v o y a g eu r . M a lg ré  l ’embarras  
 q u ’o ccasionent  p arfois  des  plan te s   rampantes  épineuses,  
 des  lianes  ou  des  troncs  m o r ts ,  on  ne  p eu t  pas  dire  que  ces  
 forêts  soient  impénétrab les.  I l   est  même  des  endroits  où  l’on  
 marche  assez  à  l’aise  et  à  l ’ab ri du  so le il le   plus   v io len t.  T o u te s   
 ces  forêts sont  animées p a r   une  fo u le   d’ oiseaux  ornés  des  c o u leurs  
 les  plus  variées  et  les  p lus  b r illan te s ,  et  dont  nous  entendions  
 le   matin  ,  à  la   naissance  du  jo u r ,  les  ramages  divers.  
 C e lu i  des  cassicans  et  des  co rb i-ca lao s   éta it  su rtout  remarquable  
 p ar  sa  force  et  sa  durée.  I l  p récède  c e lu i  des  autres  
 oiseaux.  On  entendait  p ar  in te rv a lle   le  son  m é ta lliq ue   d ’un  
 oiseau  qu’on  ap p e lait  p o u r   ce la  co r   de  chasse. C ’est  très-prob 
 ablement  le même  dont  la  trachée-a rtère  sort  de  la  p oitrine 
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