
 
        
         
		l ’altention  de  la  vigie. Bientôt les hunes  et  les  barres  
 furent  pleines  de  guetteurs,  et  tous,  jusqu’au  coq  
 ( le cuisinier  de  l’équipage ) ,  cherchèrent  à  gagner  la  
 prime.  Cet  empressement  donna  lieu  à  une  foule  de  
 plaisanteries  et  de  quolibets  qui  ramenèrent  bientôt  
 la  gaîté  parmi  tous  les  hommes  de  l’équipage ;  ainsi  
 fut  promptement atteint  le  but  que je me  proposais. 
 Lorsque  nous ne  fûmes plus  qu’à  deux  milles  du  
 récif,  nous remîmes  le  cap  en  route;  nous  passâmes  
 à moins d’un mille  de  la partie  septentrionale  qui  est  
 occupée par un îlot de sable presqu’au niveau de Teau,  
 sur  lequel  la mer brisait  avec  une  violence  extrême.  
 Cet écueil peut avoir  quatre  ou  cinq  milles  du  nord  
 au  sud ;  mais  nous  n’en  vîmes  pas  l’extrémité  méridionale. 
   Quelques années encore,  et qu’un petit nombre  
 de cocos  et  de  graines  de  barringtonia, panda-  
 nas,  héritier a ,  hernandia,  sonner atia,  bruguiera,  
 scoevola,  calophyllam,  e t c .,  viennent  s’arrêter  sur  
 cet écueil,  et  réussissent  à  y  germer,  ce  sera une  île  
 véritable. Un demi-siècle suffira peut-être pour opérer  
 cette métamorphose. 
 Nous  avions  à peine  perdu  de  vue  les  derniers  récifs  
 ,  que  la  vigie  en  signala  un  autre de  l’avant et  à  
 toute  vue.  Ce  nouvel  écueil,  dont  nous  ne passâmes  
 qu’à deux milles,  s’étend  comme le précédent dont il  
 est  éloigné  de  cinq  lieues,  l’espace  de  six  ou  sept  
 milles  du  nord  au  sud.  Je penche  fort à croire  qu’ils  
 sont réunis  l’un à  l’autre  par une chaîne ^ilfis  reculée  
 vers  le sud-ouest  et  que nous  n’avons  pu apercevoir,  
 de  manière  à  former  une  espèce  de  fer-à-cheval, 
 comme  la  plupart  de  ceux  qui  sont  connus  dans  la  
 mer  de  Corail. 
 Ces  écueils  reçurent le nom  de  Récifs  de  l’Astrolabe, 
   et  sont  d’autant  plus  redoutables,  qu’ils  sont  
 éloignés de près de  trente milles  des  îles Beaupré,  et  
 de  soixante  milles  des  côtes  les  plus  voisines  de  la  
 Nouvelle-Calédonie. 
 Avant de quitter les  iles Loyalty,  nous  mentionnerons  
 ici  les positions de  quelques-uns  des  principaux  
 points de  cet  archipel  : 
 L A T .   f5. LONG.  E. 
 Pointe N . des récifs de l’Astrolabe, 1 9 ” 4 0 ’ 2 0 ” i 63° 6’ 2 0 
 Pointe N. 0 . du récif des îles Beaupré, 2 0 18 00 i 63 38 00 
 Pointe N . de l’île Halgan (cap Rossel ), 2 0 33 33 164 5 5o 
 Pointe N . de l’île Chabrol (cap Escarpé), 2 0 4 0 25 16 4 39 4 0 
 Pointe E. de l’île Chabrol  (cap des Pins), 2  I 4 3o 164 5» 39 
 Pointe N . de l’île Britannia (cap Roussin), 21 21 45 i 65 28 18 
 Pointe E. de l’île Britannia (cap Coster), 21 25 3o i 65 3;) 3a 
 1827. 
 Jnin. 
 Notre  travail  une  fois  terminé,  mes  instructions  
 me  prescrivaient simplement de me  rendre  à  la  Louisiade  
 ;  mais,  chemin  faisant,  je  crus  qu’il  ne  serait  
 pas sans  intérêt pour la géographie de vérifier la forme  
 exacte des  récifs  septentrionaux  de la Nouvelle-Calédonie. 
   M.  d’Entrecasteaux  avait  fixé  la  position  des  
 pointes nord-est et nord-ouest de ces récifs dans deux  
 années  différentes,  et  quelques  géographes  avaient  
 présumé que ces  brisans  pouvaient  se  prolonger  encore  
 plus  au nord. 
 Une  jolie  brise  de  l’E.  S.  E . ,  jointe  à  un  temps 
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