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 Septembre.  
 P l.  GVIII. 
 Pl.  CIL 
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 Leurs  embarcations  affectent  toutes  les  formes,  
 depuis  les  radeaux  les  plus  grossiers  et  les pirogues  
 les  plus  simples  jusqu’aux  légers  et  élégans  korokoros  
 des  Malais.  Le  petit  navire  sur  lequel  la  députation  
 de Doreï va chaque année porter le  tribut au  
 sultan  de  Tidore,  m’a  paru  se  rapprocher  singulièrement  
 du  gabarit  d’une  chaloupe  ou  plutôt  d’un  
 pilote-boat  de  quinze  ou  vingt  tonneaux. 
 Ce  peuple n’élève  qu’un  petit  nombre  de  cochons  
 et de volailles.  Pourtant  les  forêts  nourrissent  beaucoup  
 de  ces  premiers  animaux  à  l’état  sauvage.  A u tant  
 que  nous  avons  pu  nous  expliquer  avec  ces  
 hommes,  le  babiroussa  leur  serait  inconnu,  et  ils  
 ne nous  ont indiqué aucune  espèce de grand quadrupède. 
   Il  serait néanmoins surprenant qu’une  île aussi  
 étendue  fût  dépourvue  de  grands  quadrupèdes.  Du  
 reste,  nous  y  avons  trouvé  le  casoar,  le  phalanger  
 kouskous,  le  kangarou  d’Arrow  et une petite espèce  
 de mammifère nouvelle. 
 Nous  réservons  pour  un  autre  temps  le  peu  d’observations  
 que  nous  avons  à  présenter  sur  la  langue  
 des  Papous.  Ici  nous  rappellerons  seulement  que,  
 comme  toutes  celles  des  peuples, noirs,  elle  nous  a  
 paru  varier  de  tribu  à  tribu  et ne  reposer  sur  aucun  
 principe fixe. 
 CHAPITRE  XXIX. 
 TRAVERSÉE  DE  DOREI  A  AMBOINE  E T   SÉJOUR  DANS  CE  PORT. 
 Dès cinq heures et demie du matin l’ancre fut levée ;  1827, 
 à l’aide du courant,  du  grand canot  qui  nous  remor-  6 Seiitembic,  
 quait,  et  de  nos  avirons  de  galère,  nous  réussîmes,  
 malgré le calme,  à  filer  près  d’un  noeud  le  long  du  
 canal. Au moment où nous passions devant les villages  
 de Doreï et de Kouao,  une  foule  de pirogues  se  détachèrent  
 du  rivage  et  se  dirigèrent  vers  la  corvette,  
 dans l’espoir de commercer encore une fois avec nous. 
 Mais  il  était  important  de ne  souffrir aucun  motif  de  
 distraction pour  les  hommes  de  l’équipage,  et  je  fis  
 défendre  sévèrement  à tout  autre naturel  qu’au  capi-  
 lan Oukema de monter à bord.  Les pauvres Papous,  
 désappointés  après  nous  avoir  tristement  regardés  
 et  nous  avoir  suivis  durant  quelque  temps,  prirent  
 enfin  le  parti  de  se  retirer  chez  eux ;  à huit  heures  
 nous  étions  complètement  débarrassés  de  leur  présence. 
 Le  calme  nous  retint  long-temps  en  travers  et  à 
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