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beaucoup souffert dans sa dernière corvée , a été mis
à bord pour y être réparé ; de son côté, l’armurier
travaille sans relâche à sa forge pour les besoins du
bord , et surtout pour la fabrication d’une nouvelle
chatte.
Le mauvais temps a chassé du navire presquç tous
les naturels. Le mata-boulai Waï-Totaï, fidèle ami
de M. Gressien, est resté seul à bord avec sa fille, enfant
de huit ou dix ans. Il m’a très-bien expliqué que
dans le grand conseil de l’île , sa place, comme premier
mata-boulai, est à côté du touï-tonga, e t , en l’absence
de celui-ci, à côté du lavaka. Viennent ensuite
Tahofa et son mata-boulai, Palou et son mata-boulai,
Hata et son mata-boulai, Avai-Motoua et son mata-
boulai, Toubo et son mata-boulai, Houla-Kaï, etc.
En tout dix ou douze chefs principaux ou egai-lahi,
et autant de mata-boulais. Tout le reste est obligé de
se tenir en dehors du cercle, car il leur est tabou ou
défendu d’en faire partie.
Cette composition de l’assemblée a trait à l’état actuel
de l’île, ou bien seulement à quelque conférence
particulière, car on verra tout à l’heure qu’on m’indiqua
un ordre différent et qui me parut beaucoup
plus probable. En effet je ferai observer que je tiens
les renseignemens qui suivent de Singleton, et de
Latou, homme fort intelligent et qui devait connaître
exactement les droits de préséance des diverses familles,
comme neveu de la Tamaha, et cousin du
touï-tonga actuel.
Les habitans de Tonga-Tabou, las des guerres perpétuelles
qu’ils avaient eu à souffrir il y a vingt ou
trente ans, prirent enfin la résolution de vivre en paix,
et ne voulurent point consentir au retour du touï-
tonga, dont le père avait pris parti pour Finau 1*9^.
Cela n’avait pourtant pas empêché ce dernier de refuser
au fils du touï - tonga les honneurs dus à son
rang. Aujourd’hui ce fils réside encore à Vavao, où
il attend que quelque heureuse circonstance le ramène
sur le trône si long-temps vénéré des divins
Fata-Faï.
Finau I I , souverain de Hapai et de Vavao, comme
son père, et dont Mariner nous a tracé un portrait si
flatteur, ne régna que deux ans ; deux de ses frères
lui succédèrent et périrent l’un après l’autre. Aujourd’hui
c’est le plus jeune qui règne à Vavao, sous la
direction du touï-tonga.
Toubo et la plupart des habitans de son district, à
Nioukou-Lafa, ont embrassé le christianisme et renoncé
à leurs idoles ; mais tout le reste de l ’ile tient
fortement à son culte, et méprise Toubo pour son
apostasie. Palou ou Fatou et Tahofa sont sans contredit
les deux plus puissans chefs de Tonga, bien qu’ils
soient inférieurs à beaucoup d’autres pour la naissance.
La coutume de se couper une phalange de l ’une ou
1 autre main pour l’offrir en sacrifice à Dieu, Hotona,
en cas de maladie grave d’un père ou d’un proche
parent, subsiste encore dans toute sa vigueur. Aussi
est-il bien rare de voir parmi ces sauvages des personnes
qui aient tous les doigts de chaque main ini