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1827.
M a i.
riiomine se soit élevé à des idées d’un ordre déjà bien
supérieur à celles d’un simple sauvage, pour se donner
tant de peines dans l’unique but de consacrer la
mémoire de ses chefs.
Du reste on ne construit plus de semblables tombeaux
à Tonga-Tabou ; l ’on se contente de simples
tumalus entourés d’un rang de pieux ou même d’une
palissade ordinaire. Pourtant Singleton m’assura que
le jeune Finau avait fait élever deux grands faï-tokas
en pierre à Vavao , l’un pour le dernier touï-tonga,
et l’autre pour son père.
Après avoir donné quelques momens à parcourir
ces sombres bocages, dernier asile des divins Fata-
Faï, je retournai chez Palou par une large et belle
route, bordée de palissades des deux côtés, el qui s’é
tend d’un bout de l ’ile à l’autre. On me montra la
maison où Tougou-Aho fut assassiné par Toubo-
Niouha; mais on se trompa sans doute, puisque Mariner
raconte que cet événement eut lieu à Hifo.
Peut-être cette maison était simplement la résidence
de Tougou-Aho dans Moua.
Le diner n’était pas prêt. En conséquence j ’allai visiter
un arbre dont quelques-uns de nos officiers m’avaient
vanté la prodigieuse grosseur. Nous suivîmes
le sentier qui prolonge le rivage ; en cet endroit le
terrain s’exhausse parfois jusqu’à quarante ou cinquante
pieds d’élévation, et l’on rencontre au bord
même de la mer de jolies sources d’une eau très-
fraîche. Nous nous trouvâmes bientôt sous l’immense
mea, arbre du genre des ficus : son tronc, d’ailleurs
peu élevé, est fortement sillonné, et en apparence
divisé à l’extérieur en plusieurs tiges distinctes, accident
d’ailleurs ordinaire à ce genre d’arbres. Cependant
il forme effectivement une masse compacte et
unique de cent pieds de circonférence. L ’arbre entier
doit avoir à peu près cent vingt pieds d’élévation.
Quoiqu’il soit encore dans toute sa vigueur, une de
ses plus grosses branches, qui formerait elle seule un
arbre d’une belle taille, n’ayant pas moins de quinze
ou dix-huit pieds de tour, a été rompue, il y a six mois,
par le vent, et abattue dans la mer, où elle est restée
à moitié plongée.
Cet arbre gigantesque est particulièrement dédié l’i. l s x v .
au touï-tonga. Immédiatement après son couronnement
, ce dignitaire vient se placer sous l’ombrage de
ce mea. Là, sur un siège préparé à cet effet, et entouré
de ses officiers, il accomplit certaines cérémonies,
tandis que la touï-tonga-fafine va se purifier
dans une fontaine voisine, assistée de quatre ou cinq
de ses femmes.
Aucun homme ne peut se baigner dans cette source,
sous peine de mort. En ce moment ses eaux sont
souillées, et son bassin est même à demi rempli d’ordures
; on attend le retour du touï-tonga pour la rétablir
dans sa pureté primitive.
En revenant chez Palou, nous fûmes témoins d’une
consultation à l’esprit en faveur d’un enfant malade
qui appartenait à cet egui. L’esprit résidait dans un
vieillard, oncle de Palou, qui était venu de fort loin
pour rendre cet important service à son neveu. On