1827.
Juin.
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ses, les pommettes saillantes, les cheveux crépus, la
barbe du menton longue, la peau plus ou moins noire,
le lobe des oreilles percé d’un large trou et dilaté à
l’excès, le signe de l’étonnement exprimé en posant
les doigts sur la bouche, puis en les secouant de manière
à les faire claquer, les coquillages portés en
colliers et en bracelets, les arcs et les flèches,
enfin les grands pots en terre pour conserver le
feu. Du reste ces insulaires étaient en général de
beaux hommes dans leur race, assez propres, et peu
d’entre eux étaient lépreux. Leurs cheveux étaient
pommadés et poudrés à blanc, rouge, gris et noir,
suivant le goût des divers individus. Point d’autre
vêtement qu’une large bande d’une étoffe roulée en
forme de maro autour de leur ceinture, uniquement
pour couvrir les parties naturelles. Pourtant ils nous
apportèrent et nous vendirent des pièces entières de
ces étoffes, les unes tout-à-fait blanches, les autres
lustrées et d’une fabrication semblable aux étoffes de
Pl. xcvii Tonga. Leurs pirogues sont aussi semblables à celles
et ccxLi. ¿g gg dgrnier archipel, mais plus grossières et plus
maladroitement manoeuvrées. La curiosité nous parut
être l’unique sentiment qui attirât ces naturels,
car sur plus de quinze pirogues qui parurent le long
de la corvette, une ou deux seulement portaient quelques
corbeilles d’ignames, que leurs possesseurs remportèrent
à terre, attendu qu’ils ne demandaient rien
moins qu’un couteau pour chaque igname.
Le chef d’un village de la côte nommé Nanrongha
monta à bord avec plusieurs de ses guerriers.
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Ce chef, dont la taille atteignait cinq pieds huit
pouces et demi, était très-bien proportioné, sa figure
était vraiment belle ; son maintien, ses gestes et ses
manières avaient une sorte de dignité calme, noble el
pleine de douceur et de politesse. Il passa presque
toute la journée à b o rd , où par sa conduite et ses
procédés, il ne cessa d’avoir droit à notre estime et à
notre bienveillance.
Les autres naturels semblaient avoir beaucoup de
déférence pour lui; quand il leur arrivait de vouloir
faire quelque chose qui ne fût pas convenable, un
mot ou un signe de sa part suffisait pour les arrêter.
Cependant cette obéissance de leur part semblait
plutôt dériver d’un sentiment volontaire de vénération
pour la personne d’Ounong-Lebou, que d’aucune
autorité positive de la part de ce chef.
I l nous apprit que l’île que nous venions de découvrir
la veille se nommait Vatou -Le le , qu’elle était
bien peuplée, et il ajouta qu’il s’y trouvait encore nn
blanc échappé au naufrage de l’E liza , qu’ils nomment
Otiale; mais cette assertion fut ensuite démentie par
d’autres sauvages.
Le peuple d’Ounong-Lebou est en guerre avec
celui d’Imbao. Dans cette partie de l’île, il n’y a aucun
Européen. 11 n’y avait point non plus de bois de sandal
, iassi, et ce bois ne vient que sur Boua ou Vanoua
Lebou. Viti-Levou est une terre plus grande,
surtout plus large que Vanoua-Lebou.
Ces insulaires ne connaissent que trois nations, les
Kaï-Bitis, les Kaï-Tongas et les Kaï-Papalings. Ils n’ont
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