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1S27.
Juillet.
3 i .
chambre, et mes cartes, que j ’avais réussi à préserver
jusqu’à ce moment, ont été mouillées ; j ’ai même vu le
moment où elles allaient être tout-à-fait détrempées.
C’est une vraie confusion des élémens ; on ne voit ni
ciel ni terre, et c’est à peine si nous distinguons la
mer le long du bord.
Enfin la pluie a diminué de violence peu après minuit
, et a cessé vers le point du jour. Mais dès sept
heures et demie le ciel s’est couvert de nouveau, et
les grains entrepris. Comme je m’estimais alors à une
distance de quarante milles au moins de te rre, avec le
vent de S. E . , je laissais porter en toute confiance au
N. O. et même au N. N. O. Qu’on juge de ce que je
dus éprouver, lorsqu’à huit heures et demie la terre
se montra subitement devant nous à trois milles de
distance au plu s, et environnée d’un large récif sur
lequel la mer brisait avec fureur !
Comme j ’ignorais complètement la direction que la
côte prenait plus à l’ouest, je commençais à être fort
inquiet sur la route à tenir. Heureusement, en ce moment
même, le vent passa à l’E. N . E . , et nous pûmes
serrer le vent bâbord pour nous éloigner deeelle côte
inattendue.
Dans de courtes éclaircies, nous la vîmes s’étendre
jusqu’à l’O . N. O . , où elle se terminait par une île
peu élevée. Toute la partie de terre en vue était elle-
même fort basse, couverte de grands arbres , et semblait
se composer d’une foule d’îlots placés en avant
de la grande île de la Nouvelle-Bretagne. Les terres
de celle-ci, beaucoup plus élevées, étaient plus reculées
dans l’intérieur, et rarement visibles à cause des
grains et de la brume.
Le long de la côte régnait une zòne d’eaux troubles
qui s’étendait à plus de quatre milles au large, et dont
la direction semblait être celle de l’est à l’ouest. Elle
formait une ligne de démarcation très-distincte avec
les eaux du large, et nous fûmes obligés de la traverser
en partie.
Il est constant que ces terres forment la partie la
plus méridionale de la Nouvelle-Bretagne, et M. Lottin
les a figurées du mieux qu’il a pu sur la carte de
cette île. Mais comme nous fûmes privés d’observations
dans toute la journée du 3 1 , il est certain que
nos déterminations sont susceptibles d’erreurs assez
graves, et demanderont à être vérifiées. En général
notre travail entier sur la Nouvelle-Bretagne, nonobstant
les peines inouies qu’il nous a contées et
les périls qu’il a fait courir à l ’Astrolabe, est loin
d’ètre comparable , pour l’exactitude, aux autres
reconnaissances de la campagne. Cinq journées
d’un temps ordinaire nous eussent suffi pour remplir
notre tâche, et nous avons eu à lutter contre
les circonstances les plus funestes de la navigation
!... Au moins aurons-nous la satisfaction d avoii
tenté tout ce qui était humainement faisable pour
accomplir notre tâche, et de n’avoir cédé que devant
la nécessité la plus absolue— Nü intentatum
reliquimus....
Dès une heure après midi un grain violent nous
enleva la vue de la terre, et rien ne reparut du reste
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