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 läge  iii’cn  détourna,  et  je  renti'ai  à  bord  vers  trois  
 heures,  peu  satisfait des  résultats  de  ma  course. 
 Afin  d’ètre  fixé  positivement  sur  nos  ressources  
 actuelles  et  sur la nature des  travaux  que je pourrais  
 encore  entreprendre,  j ’ordonnai  un  recensement  général  
 de  tous  les  vivres  qui  restaient  à  bord  de  
 r Astrolabe. 
 La  pluie  recommença  quelques  minutes  après  ma  
 rentrée  à  bord  et  dura  une  partie  de  la  soirée.  La  
 brise  dépendait  toujours du  S.  E. ;  mais  nous  la  ressentions  
 à  peine  à  la  station  que  nous  occupions.  
 Pourtant  j ’éprouvais  la  vérité  de  l’observation  faite  
 jadis par d’Entrecasteaux ; ce mouillage était plus aéré  
 que  celui  du  port  Praslin,  la  chaleur  y  était moins  
 étouffante,  et cette  raison doit  le faire préférer. 
 La  journée  tout  entière  s'est  écoulée  sans  pluie  
 pour  la  première  fois  depuis  notre  arrivée.  Les  travaux  
 du bois et de l’eau ont  été continués. 
 Dans  la matinée,  il  est  arrivé  deux  pirogues montées  
 chacune  par  six  ou  huit  sauvages.  Ils  nous  ont  
 vendu  quelques  bananes  vertes,  un petit nombre  de  
 taros et d’ignames,  et un  seul  cochon  très-petit pour  
 lequel j ’ai donné une hache.  Ces insulaires ne veulent  
 recevoir dans  leurs  échanges  que  du  fe r ,  des  haches  
 et des étoffes ;  encore se montrent-ils  fort difficiles et  
 fort exigeans dans leurs marchés.  Ce qui achève de me  
 persuader  que  leur  tribu  doit  être  fort  pauvre,  c’est  
 qu’aucun  d’eux  ne  porte  de  ces  beaux  bracelets  en  
 coquille  de  tridacne,  et  qu’ils  n’ont  point  de  ces  
 grandes  pirogues  sur lesquelles  les habitans de Praslin  
 vinrent nous  rendre visite.  J’ai  acquis  d’eux  deux  
 ou  trois morceaux  d’écaille  d’une assez belle  qualité,  
 et ils ont  apporté deux de ces  fruits jaunes  et oblongs  
 que Bougainville nomma prunes  de Mombin,  et  Carteret  
 prunes de  la Jamaïque. 
 Ces  hommes,  malgré  leur  aspect  hideux  et  leur  
 saleté,  se  sont montrés  doux  et  soumis,  sans  doute  
 par  timidité ;  car d’antre part leur penchant au vol est  
 très-grand et leur défiance excessive.  Jamais ils n’ont  
 voulu  nous  indiquer  où  se  trouvaient  leurs  habitations; 
   et  M.  Caimard a  vainement  épuisé près  d’eux  
 tous  les  genres  de  séduction  possibles  pour  les  amener  
 à  le conduire dans  leur village. 
 Pl.  CXIV  
 et  C. 
 Mon  malaise  a  été  plus  prononcé  aujourd’hui,  et  
 des douleurs  d’estomac assez fortes m’ont cont raint  de  
 garder le bord malgré le beau temps. 
 Mon malicieux cacatoès  ,  ayant  réussi  à  rompre sa  
 chaîne,  a  brisé  le  seul  baromètre  marin  que  nous  
 avions  pris  à  Toulon  ;  dès-lors  il  a  fallu  nous  servir 
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