íi¡.
1827.
Septembre.
derniers chasseurs qui nous manquaient encore,
MM. Quoy, Guilbert et Dudemaine. Ces messieurs
n’avaient rien observé qui pût donner lieu aux moindres
soupçons sur la bonne foi des naturels. Us
étaient disperses fort avant dans fintérieur, quand ils
entendirent le coup de canon. A ce signal, ils imaginèrent
que nous étions aux prises avec les Papous,
et comme ils se irouvaient entièrement au pouvoir de
ceu x -c i, on peut deviner quelle fut leur inquiétude.
Mais elle se dissipa à leur arrivée devant le village ;
les naturels s’occupaient uniquement à chercher
leur propre salut dans une prompte retraite , et ils
firent à peine attention aux Français qui n’eurent
aucune peine pour rejoindre le grand canot.
Alors le bon Oukema s’efforça de nouveau, moitié en
malais qu’il parlait passablement, moitié par gestes,
de me convaincre que les Arfakis seuls avaient pu
commettre cet attentat contre nos hommes. Ces Arfakis',
leurs ennemis irréconciliables , parcourent les
bois , se tiennent des joiiirnées entières à l’affût pour
surprendre un Papou; quand ils réussissent, ils le
percent de flèches , puis s’élancent sur leur victinic,
lui tranchent la tète et l’emportent en triomphe poui'
la suspendre aux portes de leurs cabanes. Mais les
Papous en agissent de même avec leurs ennemis, el
les têtes que nous avions remarquées sur quelques-
unes de leurs cabanes et sur leurs tombeaux provenaient
de ces sortes d’expéditions.
‘ ri. 1827.
S e p tcn ib i’c .
Du reste notre capitan assurait que ni les Papous,
ni les Arfakis, n’étaient anthropophages. Mais les Har-
fo u rs , habitans de l’intérieur, ne se font aucun scrupule
de cette pratique horrible ; ce sont eux qm tuent
les oiseaux de paradis et les vendent aux Papous,
pour des haches, des couteaux et des étoffes et le
principal entrepôt de ce commerce paraît être k Fm-
barbaken. Les Arfakis ne tuent point d’oiseaux de
Paradis, mais ils cultivent une grande quantité de
tabac.
A mon tour, je mis en usage toute mon éloquence
pour persuader à Oukema que les Papous n’avaient
rien à redouter de nous , et pour gage de mes bonnes
dispositions, je lui fis présent de deux mouchoirs et
d’une médaille en bronze, dont je lui expliquai la destination.
Il suspendit la médaille à son cou , et noua
les deux mouchoirs autour de sa tète en façon de
turban ; puis il me demanda la permission d’aller les
montrer à scs compali'iolcs.
•î J