
 
        
         
		et  un  en  dessous  pour  le  pouce.  Pour  en  jouer,  ils  
 se  bouchent  la  narine  gauche  avec  le  pouce  de  la  
 main  gauche,  et  de  la narine droite ils soufflent dans  
 le  trou  de  l’extrémité.  Avec  les  doigts  de  la  main  
 droite,  ils  exécutent leurs modulations qui  sont douces  
 ,  graves  et  plus  variées  qu’on  ne  pourrait  l’attendre. 
   Cet  instrument  n’est  destiné  qu’à  accompagner  
 une seule espèce de chant nommé Oube. 
 Ils  connaissent la  flûte de  Pan  ou  syrinx,  composée  
 de  huit,  neuf,  ou  dix roseaux  ajustés  parallèlement  
 les  uns  aux  autres ;  mais  il est  impossible  d’en  
 tirer des  accords  réguliers. 
 Leurs  tambours  sont  des  troncs  d’arbre  de  trois  
 ou  quatre pieds de  long  et deux  fois  plus gros que le  
 corps d’un bomme,  ou plus petits, creux à l’intérieur,  
 fermes  aux  deux  bouts,  et  portant  dans  le  sens  de  
 leur  longueur  une  fente  de  trois  pouces  de  large 
 Les naturels jouent de cet instrument qu’ils nomment  
 nofa,  en  frappant  sur  son  ouverture  avec  des morceaux  
 cylindriques  d’un  bois  dur,  longs  d’un  pied  
 et  de  la  grosseur  du  poignet.  Il  en  résulte  un  son  
 rude,  mais  fort  et  pénétrant,  que  l’on  varie  de ton,  
 suivant  qu’on  frappe  sur  le  milieu,  ou  vers  l’extrémité  
 du  nafa. 
 Mariner  dit  que  la mesure  se  bat aussi  avec  deux  
 bâtons  sur  un  autre  instrument  qui  consiste  en  une  
 pièce  de  bois  dur,  de  trois  pieds  de  long  et  d’un  
 pouce  et  demi  d’équarrissage,  attachée  par  une  de  
 ses  extrémités  à une  autre  pièce  de  bois  de  la  même  
 forme  placée  en  travers,  et  libre  dans le regte  de  sa  
 longueur  g 
 Leurs  chants  sont des espèces de récitatifs  qui  ont  
 trait  à  quelque  événement  plus  ou  moins  remarquable  
 ;  ou  bien  ce  sont  des  paroles  destinées  à  accompagner  
 divers  genres  de  danses  ou  de  cérémonies  
 ,  dont  le  sens  est  aujourd’hui  inconnu.  D’après  
 les  exemples  donnés  par  Mariner,  leurs  chants  ne  
 manquent point  d’une  certaine  harmonie  ,  et  se  rapprochent  
 même  quelquefois  du  système  de  musique  
 européen,  pour la variété des  tons.  Mariner  vante  la  
 puissance  des  sites  romantiques  et  pittoresques  de  
 Vavao sur la verve poétique des bardes de Tonga. 
 Les  chants  Faka-Nioaha,  ou  dans  le  mode  de  
 jS iouha 2,  se  rapportent  tous  au  premier de ces genres; 
   l’un décrit le Bolotou  et les  Papa-Languis,  ou le  
 paradis  et  les  blancs,  avec  toutes  sortes  d’exagéra- 
 1  M ariner,  II,  p.  2 1 4 .  —■  2  Les  îles  N iou ha,  situées  entre  Hamoa  et  
 Vavao,  sont  les  mômes  que  Schouten  nomma  île.s  des Traîtres  el des Cocos.