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 de Finau,  qui ne fit aucun mouvement pour s’opposer  
 à ce forfait.  Il  se  contenta ensuite  de  protester de  son  
 innocence  et de faire  enterrer son frère  à Wiha,  dans  
 le tombeau  de  ses  ancêtres,  avec  les  cérémonies  accoutumées  
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 Finau désignasa tante Touï-Oumou pour gouverner  
 en  son  nom  l’île de  Vavao  :  il  enjoignit  aux  chefs  de  
 cette  île  de  lui  prêter  le  serment  d’obéissance  et  de  
 fidélité,  suivant  la  forme  habituelle,  en  tenant  les  
 mains  étendues  sur  le  vase  sacré  où  l’on  prépare  le  
 kava  pour  les  invocations  du  dieu  Touï-Foua-  
 Bolotou. 
 Mais quinze jours  s’écoulèrent à peine que  les chefs  
 de  Vavao,  et  Touï-Oumou  à  leur  tête,  indignés  de  
 l’assassinat de  Toubo-Niouha,  secouèrent  le  joug  de  
 Finau.  Ils proclamèrent l’indépendance  de Vavao,  et  
 bâtirent  à  Felle-Toa  une  forte  citadelle  capable  de  
 contenir,  en  cas  d’attaque,  tous  les  habitans  de Vavao, 
   au nombre  de huit mille  environ 2. 
 Vers  cette époque (en  1807 ), Moe-Ngongo,  fils  et  
 héritier de Finau,  revint  avec  Vouna  des îles Hamoa  
 (îles  des  Navigateurs),  après  cinq  années  d’absence.  
 Une  des  six  pirogues  qu’il  ramenait,  contenant  
 soixante  personnes  et  tous  les  trésors  du  jeune  
 prince,  périt  dans  un coup  de vent.  L’arrivée  de  ces  
 guerriers  occasiona  de  grandes  réjouissances  à  Lefouga. 
   Quoique  Moe-Ngongo  eût déjà pris  deux  femmes  
 à Hamoa,  à  son  arrivée  à Lefouga,  il  en  épousa 
 1  Mariner,  1,  p.  ih 5  et  suiv.  —   2  Mariner,  I ,   p.  t 3 y  et  suiv. 
 encore  deux  autres  qui  lui  étaient  destinées  depuis  
 plusieurs années  •. 
 Finau dirigea toute  son attention vers Vavao,  qu’il  
 se proposa de réduire par  la  force des  armes.  Il  rassembla  
 tous ses  sujets du  sexe  masculin,  au  nombre  
 de  six  mille  environ,  en  passa  la  revue  dans  son  
 malaï,  et  dans  un  discours  éloquent  leur  déclara  ses  
 intentions sur Vavao. 
 Quelques jours après,  le roi se rendit avec ses guerriers, 
   au  nombre  de  quatre  mille  à  peu  près,  sur  
 l’île  Haano.  Après  avoir  consulté  les  dieux,  il  se  
 dirigea  avec  trois  pirogues  seulement  sur  Vavao,  et  
 descendit  à  Nai-Afou,  lieu  consacré  dans  cette  île,  
 comme  Mafanga  l’est  à  Tonga-Tabou.  De  là  il  se  
 porta devant  la citadelle ,  et  ayant  mis  pied  à  terre,  
 il  eut  une  entrevue  avec  les  guerriers  de  Vavao,  
 auxquels il  adressa un  long discours  pour leur  prouver  
 son innocence du meurtre de Toubo-Niouha, et les^  
 engager  à se  replacer sous  son autorité. 
 Ses  ennemis  lui  déclarèrent  qu’ils  étaient  disposés  
 à  le  reconnaître  pour  chef,  à  la  condition  toutefois  
 qu’il résiderait à Vavao,  et  interdirait  toute  communication  
 avec cette  île à ses  sujets  de  Hapaï,  dont  ils  
 redoutaient  les  desseins  perfides  ;  ou bien,  si  Finau  
 voulait demeurer  à Hapaï,  les  habitans  de Vavao  lui  
 enverraient un  tribut annuel, mais à condition  que ni  
 lui  ni  aucun homme de Hapaï ne viendraient  à Vavao  
 sous  quelque  prétexte  que  ce  fût.  Leur  motif  était 
 Mariner,  1,  p.  i 4o  cl  suiv.