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 au  rel'roidissemenl,  et  à  une  espèce  d’éruption  cutanée  
 sur  diverses  parties  du corps,  qui a beaucoup  de  
 rapports  avec  le pian des  colonies. 
 Le  nombre  des  vieillards,  comparé  à  celui  des  
 personnes d’un âge moins avancé,  m’a  paru  offrir un  
 rapport  à  peu  près  semblable  à  celui  qui  a  lieu  en  
 Europe.  En  outre,  les  naturels  conservent,  malgré  
 le grand âge,  une  vigueur,  une  activité et  une agilité  
 i'ort  remarquables.  Il  faut  excepter néanmoins  quelques  
 individus  auxquels  l’usage  immodéré  du  kava  
 fait  contracter  une  sorte  d’imbécilité prématurée. 
 Caiacièic.  Touchant  le  caractère  des  naturels  de  Tonga,  la  
 vérité  me  force  à  déclarer  qu’on  pourrait  faire  
 une  observation  toute  contraire  à  celle  que  nous  a  
 suggérée  celui  des  Nouveaux - Zélandais.  C eu x -c i  
 ont  généralement  gagné  à  êli’e  connus,  et  des  qualités  
 solides  sont venues  racheter ce que  leur premier  
 abord  offrait  de  repoussant,  souvent même  de  barbare  
 et  de  féroce. 
 Il  en  est  tout  autrement  des  habitans  de  Tonga.  
 Dans  leurs premiers rapports avec les Européens,  ils  
 se  sont  habituellement  montrés  sous  le  jour  le  plus  
 favorable.  Doux,  polis,  aimables,  caressans,  hospitaliers  
 ,  ils  ont presque toujours  séduit leurs premiers  
 hôtes.  On voit  successivement  Tasman,  Cook, Maii-  
 relle  et  Wilson  rendre  témoignage  en  leur  faveur,  
 vanter  leur  heureux  caractère  et  leurs  excellentes  
 qualités.  Trompé par ces beaux dehors,  Cook  donna  
 à leurs terres le nom d’îles des Amis.  Les  Français de 
 r  Astrolabe  furent  eux-mêmes  jusqu’au  dernier  moment  
 dupes  de ces  apparences  séduisantes,  et  la  plus  
 odieuse  perfidie  put  seule  les  ramener  à  des  idées  
 plus  exactes  sur le compte de ces  insulaires.  Déjà Labillardière  
 et Bligh  avaient  touché  quelque  chose  du  
 penchant  de  ces  hommes  à  la  trahison ;  mais  le  désastre  
 du  Port-au-Prince en  donna  toute  la mesure,  
 et  les  rapports  de  Mariner  ont  achevé  de  nous  faire  
 connaître  ce  peuple. 
 Ceux  qui  auront  lu  avec  attention  le  récit  de  cet  
 Anglais  demeureront convaincus  que les habitans des  
 îles  Tringa  réunissent  les  qualités  les  plus  opposées.  
 Ils sont généreux,  complaisans, hospitaliers, en même  
 temps  que  cupides  ,  audacieux,  et  surtout profondément  
 dissimulés.  Au moment même ou  ils  vous  accablent  
 de  caresses  et  d’amitiés,  ils  sont  capables  de  
 vous assaillir et de vous dépouiller, pour peu que leur  
 avidité ou leur amour-propre soient suffisamment  stimulés. 
 Finau,  fils  de  Mari-Wagui,  et  les  chefs  ses  collègues  
 ,  accablent Cook  de marques  d’attention  et  de  
 respect,  tandis  qu’ils  méditent  sa  perte  pour  s emparer  
 des  trésors  contenus  sur  les  vaisseaux  anglais.  
 D’Entrecasteaux est exposé à une trahison semblable.  
 Le Port-au-Prince,  le Portland, et d’autres navires,  
 deviennent  la  proie  de  ces  insulaires,  sans  qu’aucun  
 motif puisse  excuser  leurs  attentats.  L  Astrolabe  el  
 le navire de M. Dillon sont aussi l'objet de semblables  
 complots.  Le  capitaine du  premier  de  ces  navires  est  
 obligé  de  lutter  plusieurs  jours  de  suite  contre  les