Deja les Vitiens commençaient à examiner mes vêtemens avec
une grande cu rio sité , en me disant impérieusement de les leu r
donner . Je leu r fis entendre q u ’à t o r d de la corvette nous p o s sédions
un grand nombre d’étoffes d iv e rse s , et je leu r montrai
b eaucoup de s an g - fro id et de tran q u illité . Ils me ramenèrent
sans m’a v o ir rien p r is , et alors je crus devoir leu r faire q u e lques
légers cadeaux.
S i lès V itien s s’étaient emparés de m o i, mon p a r ti était
pris :
Du peuple lanternois j’adoptais les coutumes.
Je devenais V i t ie n , e t, so ld a t d ’a v a n t -g a rd e , je serais ce r ta inement
parvenu à le u r inspirer promptement de la confiance
p ar quelques expéditions m ilita ir e s ; j ’aurais étudié la langue
et Thistoire de ce t a r ch ip e l, en attendant q u e , comme M é d
io la , un n av ire v în t me ch e r ch e r . —
Depuis notre retour à P a r is , j ’a i montré à M . le capitaine
D illon les notes que j ’avais recueillies sur les îles V i t i , e t voici
les observations qu’il m’a faites à ce sujet ;
L ’île de H o n o , d écouv erte par le cap ita ine D i llo n , qui l ’a
nommkeiXe Joseph Ba rre tlo . E l le a , d’après lu i , mille b a b i-
tans y au lieu de c in q cents.
Em b a o u , q u eM . D illo n nomme B o w , aurait trente mille
combattans.
A O n g -H é a -L é b o u , les habitans d e T o n g a -T a b o u on t tué
tous les insulaires avant l ’ar riv ée des Europ é en s . I l n’y a m a in tenant
que que lque s matelots p o u r la pêche des tortues. On
n y trouv e plus de naturels.
L e s tortues que l ’on p êche à O n g -H é a -L éb o u sont portées à
L a gu em b a , d’où on les transporte à Emb aou.
B o u lan g -H a a deux cents habitans.
N am o u k a , de cent à cent cin quan te h ab itans . E l le éta it très-
p euplée en 1825. D ep u is ce tte é p o q u e , les guerres q u ’elle a
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soutenues avec Em b a ou et L a gu em b a ont presque anéanti sa
pop ula tion . On va y ch e r ch e r des ignames e t des cochons.
Kamb ara , q ua tre cents habitans. Cette i l e , appartenant à
L a g u em b a , est habitée p a r des esclaves q u i sont o ccupés à
construire des c an o ts , à faire des la n c e s , et à p ê ch e r des
tortues.
K amb ara to u che presque l ’île de Mo ramb o .
M o z é , c in q cents combattans. C ’est sur cette île que s’est
perdu le p remie r n avire européen.
L a g u em b a , mille combattans.
Em b aou tire ses combattans de V it i-L é v o u .
A V i t i - L é v o u , i l y a quatre districts : 1 ° R é v a , q u i a
presque autan t d’habitans que Bow ; 2° Taouzara ; V Brata ,
tr è s -p u is san t, q u i a.été attaqué sans su c c è s , de i 8o i à 1 8 2 0 ,
p ar v in g t mille hommes de B o w , e t quinze Européens qui
av a ien t avec eux un canon de deux liv res ; 4 ° Bow , nom du
quatrième d is t r ic t , que les A ng lais ont ap p liq u é à l’île entière.
E n to u t , cent m ille h a b ita n s , d ont cinquante m ille hommes
p o u r le distr ict de B ow .
L e cb e f de L a gu em b a est tr ibuta ire de B ow . I l a sous sa dép
endance to u t ce qui l ’entoure.
T a k o n -B o b é , tr ibuta ire de B ow , a sous ses ordres un grand
n ombre d’île s.
K anta bou est n om m é e , p ar les A n g la is , M a ï-O ua la.
A bounivalou signifie empereur. Son nom p rop re est O u -
libaou.
L e s dents de b a le in e sont les diamans du pay s .
U n e brasse d’ étoffe de mùrie r -p ap ie r est la monnaie o rd in
aire . On ap p récie tout en brasses de mùrier-p ap ier. C omb ien
de brasses p o u r telle cbose? demande-t-on aux Vitiens lo rsqu’on
v eu t faire que lque a cqu is ition.
L o r sq u ’u n c b e f tue q u e lq u ’un , i l prend son nom.
E n 18 2 5 le ro i était Ouliba ou. Ses frères étaient : i " T a n o a ;
2“ Gu ira -Kom a n -K ou la ; 3“ Fo k ato u -B ou la r ; 4° N e x -K a î-
niano ( i l a été tué et mangé à côté du cap ita ine D i l lo n , à