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 La famille'des Toubo,  depuis  long-temps,  paraissait  
 s’être  exclusivement  arrogé le droit d’exercer  les  
 fonctions de  touï-hata-kalawa et de touï-kana-kabolo.  
 Aujourd’hui  même  le  timide  Toubo  el  ses  cousins  
 Houla-Kaï et Ohila, d’un jugement presque unanime,  
 sont  les  individus  qui  auraient  le plus  de  droits à  ia  
 dernière  de  ces dignités,  si  elle se trouvait  rétablie. 
 La famille des  Toubo  se  trouvant ainsi  la  plus considérable  
 de la  nation  après celle  des Fata-Faï,  c’élail  
 aussi dans  son  sein  que  le  touï-tonga  prenait  sa  première  
 lèmme,  et  il  est  probable  que  les  enfans  de  
 cette  femme  seulement  avaient  droit  aux  premiers  
 honneurs. 
 Aujourd’hui  ces  hautes  charges  de  l’État  se  trouvant  
 supprimées de fait,  il ne reste plus à la  tête de la  
 nation  que  la  classe des  eguis ou  des nobles.  Mariner  
 pense  que  tous  les  individus qui forment cette classe  
 étaient  parens  ou  alliés  à  des  degrés  plus  ou  moins  
 éloignés des  deux familles des Fata-Faï et des Toubo,  
 car on ne doit pas parler de celle de Finau dont l’illustration  
 était toute récente,  et qui probablement tenait  
 de près  à celle des Toubo. Les eguis jouissent presque  
 exclusivement de la propriété des  terres ;  ils occupcnl  
 les  premières  fonctions,  et  sont  les  chefs  des  districts, 
   bien qu’en certaines  occasions les mata-boulais  
 puissent  aussi  être  appelés  à  quelques-unes  de  ces  
 mêmes  fonctions  ».  Autrefois  ils  devaient  recevoir 
 l’investiture de  leurs charges du louï-tonga lui-même ;  
 aujourd’hui  ils  la  reçoivent  chacun  de  leur  crédit  et  
 de leur puissance  individuelle. 
 Pour  qualification particulière,  ces  fonctionnaires  
 ajoutaient  au mot  touï  le  nom  du  canton  ou  de  l’île  
 qu’ils  gouvernaient. Ainsi  l’on  avait  des  touï-ardeo,  
 touï-eoa,  touï-namouka,  touï-vavao, touï-mango,  etc.  
 7’ôhî signifiait  à  peu  près  seigneur  ou  premier chef;  
 aussi  touï-tonga  signifiait  seigneur  de  toutes  les  îles  
 Tonga. 
 Comme nous  l’avons déjà  dit,  la noblesse  se  transmettait  
 par les femmes;  quel  que fût  le rang du père,  
 si  la mère  n’était  point noble,  les  enfans  ne  l’étaient  
 point. Au  contraire tous  les  enfans  d’une  femme  noble  
 l’étaient aussi ■. Enfin quels que fussent les talens,  
 les  services  el  le mérite  d’un  individu,  il  ne  sortait  
 jamais  de  la  classe  où  la  fortune  l’avait  fait  naître ;  
 surtout il ne pouvait pas  prendre  rang parmi  les personnes  
 nobles  de naissance. 
 La  classe  des mata-boulais  suivait  immédiatement  
 celle des  eguis,  el  dans  l’ordre  féodal  c’est peut-être  
 l’institution la plus utile et la plus libérale que l’homme  
 ait  pu imaginer pour servir de correctif,  ou du moins  
 de palliatif  aux  usurpations  de  la  noblesse.  En  effet  
 les mata-boulais étaient les compagnons constans,  les  
 conseillers-nés,  el pour ainsi dire les  tuteurs naturels  
 des  eguis.  Ils  étaient  particulièrement  chargés  de  la  
 direction des  cérémonies,  de  l’administration  des domaines  
 et de la conservation  des  traditions  nationales