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[¡aie. Du reste aucun récif n’environnait l’î le , et parfont
la lame venait briser à la plage.
■Te laissai à cette île le nom de Britannia, en mémoire
du navire qu’on suppose avoir le premier aperçu
le groupe des îles Loyalty, bien qu’à ce sujet je n’aie
pu me procurer aucun renseignement positif.
Le soir nous rangeâmes à moins d’une demi-lieue
le cap Coster, qui termine au N. E. cette île, puis
nous restâmes tonte la nuit aux petits bords ou en
panne, avec un temps nébuleux et une houle pesante.
Au point du jour nous reconnûmes que le courant
nous avait considérablement entraînés au N . O ., et
nous avait rapprochés d’une île (île Boucher), située
dans le nord de l’île Britannia, constituée à peu près
de la même manière que celle-ci, mais beaucoup plus
petite, puisqu’elle n’a guère plus de huit ou dix milles
de circonférence.
Alors nous ralliâmes la côte septentrionale de Britannia
, et en approchant nous nous assurâmes qu’elle
forme un enfoncement assez vaste entre les deux caps
Coster et Roussin. Ce dernier, qui figure une espèce
de péninsule, est entouré de brisans qui ne s’étendent
qu’à une encablure ou deux au large. L ’aspect
de la terre est toujours le même, mais on remarque
dans l’intérieur des monticules constamment découpés
à angles droits, terminés par des lignes verticales
ou horizontales , dont les formes équarries et régulières
rappellent aussitôt celle de châteaux forts ou
de hautes murailles. Cette forme et la couleur blanchâtre
de ces mornes donnent lieu de croire que le
sol de ces îles est un calcaire, et probablement un calcaire
madréporique.
Entre le cap Roussin et le cap Mackau, la còle
creuse encore assez profondément, et de ce dernier
au cap Coster l’étendue de Britannia n’est pas de
moins de vingt-un milles.
A trois milles au N. O. du cap Mackau, vient une
petite île (île de Molàrd ) qui n’a guère plus de trois
milles de circuit, mais qui est néanmoins habitée,
puisqu’elle nous a offert d’épaisses fumées. En outre,
sur une de ses pointes, s’élevaient plusieurs de ces
pins, à forme bizarre, semblables à des colonnes,
que Cook observa le premier sur les côtes de la Nouvelle
Calédonie.
Trois autres petites îles suivaient encore au N. O . ,
savoir : les îles Hamelin, Lainé et Vauvilliers. Nous
les prolongeâmes toutes à une ou deux lieues de distance
; de sorte que nous pûmes fixer exactement leur
position. Malheureusement le ciel, couvert dès le
matin, se chargea de plus en plus ; enfin des grains
chargés d’une brume très-épaisse et de pluie se succédèrent
à fréquens intervalles, et nous contrarièrent
beaucoup dans la navigation à faire au travers de ces
îles inconnues. Dans la crainte de tomber inopinément
sur la terre ou sur quelque récif ignoré, je mettais
en panne au plus fort d’un grain, puis je faisais
route dès que l’horizon s’étendait un peu devant nous.
Ce mauvais temps dura toute la journée. Toutefois de
courts intervalles, où le soleil parut, permirent à
M. Jacquinot d’observer la latitude et la longitude.
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Juin.
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