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1827.
Mai.
94 VOYAGE
il est chargé de toutes les affaires civiles et militaires
et de la police de l’État. Le dernier qui ait eu le titre
de touï-hata-kalawa, est Mou-Mouï, le Toubo de
d Entrecasteaux, qui reçut aussi les premiers missionnaires
, et mourut peu de temps après, chargé
d’années.
Nous arrivons à la dignité de touï-kana-kabolo , qui
prend ce nom parce que celui qui en est investi ne
peut être sacré qu’à Pangaî, dans le canton de Kana-
Kabolo, qui fait partie du district de Hifo , et dont ce
fonctionnaire est le chef immédiat. C ’est lui qui de
concert avec le touï-hata-kalawa, et seul quand celui-ci
est trop âgé ou n’est point élu, tient les rênes de
l’Etat. Aussi est-ce le roi proprement dit, le hou
de Tonga, et cette fonction appartient de droit à la
famille des Toubo, comme celle de touï-tonga est l'apanage
des Fata-Faï : ces deux familles d’ailleurs s’unissent
souvent par des alliances.
Lors du troisième voyage de Cook, Mari-Wagui
occupait cette charge qu’il avait héritée de son frère
aîné Toubo-Lahi. Mais celui-ci avait laissé un fils fort
actif, nommé Finau, qui se fit singulièrement aimer
du peuple : Mari-Wagui ayant été élevé au rang de
touï-hata-kalawa, Finau fut fait toui-kana-kabolo. Cet
avancement lui conféra cette grande puissance qui le
fit long-temps regarder comme souverain de Tonga
par Cook et ses compagnons, erreur qui ne cessa
qu’au moment où Poulaho parut, et où Finau fut
obligé de lui rendre ses devoirs comme à son chef
suprême. Finau avait été adopté en qualité de fils par
DE L ’ASTROLABE.
son oncle Mou-Mouï, frère cadet de Toubo-Lahi, et de
Mari-Wagui. Il paraît que Finau, ainsi que Poulaho,
était mort peu de temps avant l’arrivée de d’Entrecasteaux.
Son oncle et père adoptif, Mou-Mouï, lui succéda
dans sa charge de touï-kana-kabolo, et prit le
nom patronimique de Toubo qu’il portait quand les
Français parurent à Tonga. On assure qu’il fut ensuite
élevé au rang de touï-hata-kalawa, et son fils Tougou-
Aho fut investi de la dignité de touï-kana-kabolo. Celui
ci exerçait son autorité avec une barbare tyrannie,
quand Finau, chef de Hapaï, et son pè re, Toubo-
Niouha, conçurent et exécutèrent le projet de l’assassiner
à Hifo, où il demeurait.
Tou'i-Hala-Fataï, frère aîné de Palou et guerrier
renommé, se joignit à la cause de Finau, et les guerres
civiles de Tonga commencèrent et se prolongèrent
durant plusieurs années avec des alternatives de succès
et de revers pour chaque parti. Ceux qui en retirèrent
le plus d'avantages furent d’une part Finau qui
se rendit chef suprême et indépendant des îles Hapaï
et Vavao, de l’autre Tarkaï, simple chef de Bea, dont
l’autorité alla toujours croissant dans Tonga-Tabou.
Son influence devint prodigieuse , et il fit successivement
nommer au rang de touï-kana-kabolo, Toubo-
Malohi, frère de Tougou-Aho, qui ne régna qu’un
an, puisToubo-Toa, fils de Tougou-Aho, qui mourut
il y a six ou huit ans. Tarkaï lui-même était mort quelque
temps avant lu i, laissant pour héritier de son
pouvoir et de ses domaines, la plupart usurpés , son
frère Tahofa.
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