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 de  certaines préparations  propres à ces  insulaires. 
 Après  avoir couru  la  bordée  du  large  jusqu’à  une  
 heure  du  matin,  avec  une  forte  brise  d’E .  et  une  
 grosse  houle,  nous  reprîmes  celle  de  te rre,  et  au  
 point  du  jour  nous  revîmes  Mouala  à  six  ou  sept  
 milles  de  l’avant  à nous. A  sept  heures  quarante minutes  
 ,  ne nous trouvant  plus qu’à quatre milles  de  sa  
 côte septentrionale,  nous  restâmes en panne  le  grand  
 hunier  sur  le mât ;  la baleinière  fut mise  à l’eau  pour  
 recevoir  nos  six passagers et les porter  à terre  sous la  
 conduite  de MM.  Pâris  et  Gaimard. 
 Avant  de  congédier  mes  hôtes,  je  fis  présent  à  
 Tomboua-Nakoro  d'une  herminette  et  de  trois  aunes  
 de  drap  bleu,  qui  lui  firent beaucoup  de  plaisir;  en  
 outre je lui  suspendis  au  co u ,  ainsi  qu’à  Sourangali,  
 une médaille  en  bronze  de  l’expédition,  en  leur  recommandant, 
   à  l’un  et  à  l’autre,  de  la  garder  soigneusement  
 pour  la  montrer aux  Européens,  et leur  
 faisant  remarquer  que  c’était  l’image  du  grand  lou-  
 reng-leboa des Français. Guttierez leur expliqua tout  
 cela ;  ils  le comprirent,  et nous  quittèrent  contens et  
 reconnaissans de  nos  procédés envers  eux. 
 La  baleinière  fut  de  retour  à  bord  à neuf  heures  
 cinquante  minutes,  après  avoir  déposé  les  naturels  
 sur  un  point  où  les  récifs  ne  s’étendent  pas  à  plus  
 d’une  demi-encâblure  de  la côte. Mais  le  ressac  était  
 trop  violent pour  permettre  à nos hommes  de  débarquer, 
   et  il  fut  impossible  à M.  Gaimard  de  faii-e  une  
 course  sur  la  plage,  comme  il  se  l’élait  promis.  En 
 retour  des  attentions  qu’on avait  eues  pour  eux,  nos  
 passagers  promirent  à  nos  hommes  que,  s’ils  voulaient  
 attendre quelque  temps,  ils reviendraient  leur  
 apporter des  cocos,  des  fruits  et  des  ignames ;  mais  
 M.  Pâris,  qui  savait  que je  n’avais point  de  temps  à  
 perdre,  aima  mieux  rejoindre  la  corvette  sur-le-  
 champ. 
 A deux milles des récifs ,  nous n’avions  pas  trouvé  
 fond par  quatre-vingts  brasses.  Quand  l’embarcation  
 eut  été  remise  à  poste,  nous  fîmes  route  en  prolongeant  
 à  peu  de  distance  la  partie  occidentale  de  
 Mouala,  sans  remarquer de passe dans  le  réc if,  bien  
 qu’au  dedans  de  celte  ceinture  la  mer  parôt  assez  
 profonde  pour  offrir  de  bons  mouillages.  A  onze  
 heures  nous  aperçûmes  les  sommités  de  Totoua  el  
 Motougou,  dans  le  S.  S.  E.  et  le  S.  A  midi,  nous  
 étions  précisément  sur  le  parallèle  des  brisans  les  
 plus  avancés vers le  sud de Mouala,  et  a deux  milles  
 de  distance seulement. 
 Le  ciel qui  s’était  un  peu éclairci  vers  sept  heures  
 s’élail  de  nouveau  complètement  chargé.  Le  vent  
 soufflait  avec  force  de  l’E . ,  et  dès  que^nous  eômes  
 dépassé  l’abri  de  l’île  et  de  ses  récifs,  nous  retrouvâmes  
 une mer  très-dure. 
 Nous avons  couru  au  S.  S.  E.  jusqua  une  heurç  
 cinquante  minutes  pour  mieux  reconnaître  les  îles  
 Totoua et Motougou. A  cette heure,  la  première  qui  
 se  trouvait  à six  lieues de  distance,  nous  parut  aussi  
 grande  que Mouala,  médiocrement  élevée  et  entrecoupée  
 de  hauteurs  et  de  terres  plus  basses.  A  la 
 1827. 
 Juin. 
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