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mêmes se fah’e la barbe ; l’autre par les gens qui exercent
l’état de barbier. Le bord d’une des valves étant
poussé le long de la peau du visage, la portion de la
barbe qui dépasse ce bord est coupée ou plutôt limée
avec la surface rugueuse de l’autre valve. Cette opération
se renouvelle généralement tous les huit ou dix
jours. La tête des enfans est toujours rasée de très-
près ; c’est la mère qui s’acquitte de ce soin avec une
dent de requin.
Faï-oumou, l’art de faire la cuisine. Mariner fait
observer que les habitans de Tonga ont porté cet art
beaucoup plus loin que tous les autres insulaires de la
Polynésie; en effet ils comptent jusqu’à trente ou
quarante mets différens, consistant en porc, tortue,
oiseaux, poissons , ignames, fruits à pain, bananes,
noix de coco, tolo, kabe et mahoa, mélangés suivant
certains procédés et apprêtés de diverses manières.
T elles sont les professions proprement héréditaires.
Il y en a en outre qui ne sont exercées qu’accidentellement
, comme les opérations chirurgicales, la construction
des fortifications et l’art de faire les cordes,
les arcs, les flèches, les casse-têtes et les lances G
Les kaï-fonoaa, ou paysans, cultivent la terre avec
des pieux aplatis et tranchans à l’extrémité, qu’ils
nomment haoa, et qu’ils emploient en manière de
bêche. Les plus grands sont munis à peu de distance
du bout d’un étrier pour appuyer le pied,
comme à la Nouvelle-Zélande.
DE L’A STROLABE. 269
La fabrication des étoffes, des nattes et des corbeilles,
est du ressort particulier des femmes ; toutefois
il faut observer qu’elles regardent ces travaux plutôt
comme une espèce de passe-temps volontaire que
comme une tâche qui leur serait imposée par les
hommes.
Pour fabriquer le gnatou, l’étoffe dont ils se servent
le plus ordinairement, on prend une certaine
quantité d’écorce du môrier à papier, broussonetia
papyrifera, convenablement préparée ; on la bat
pour rétendre et l’amener à l’épaisseur nécessaire, on
la teint avec diverses couleurs végétales, on y imprime
des dessins de plusieurs genres ; enfin on l’enduit
du jus du hia, ce qui lui donne un vernis rouge
et brillant.
Le gnatou qui n’est ni peint, ni imprimé, se nomme
tapa. On fait aussi, avec l’écorce des jeunes arbres à
pain, du gnatou d’une qualité inférieure, qui ne sert
guère que dans les cérémonies funèbres.
Les nattes de la plus belle qualité, ou gnaji-gnafi,
se font avec les feuilles du pandaniis,fa ou paounga
en langue tonga. On a soin de transplanter la plante
pour donner à ses feuilles un tissu plus doux et plus
brillant.
On a encore les espèces de nattes suivantes, savoir :
Dgie, nattes plus fortes fabriquées avec l’écorce
Avlfo u aw. olonga, espèce de musa ou bananier, portées
principalement par les gens du peuple dans les
pirogues pour se garantir de l’humidité. On les dirait
faites avec du crin.