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N 0 1 1 .S avon.s trois hommes de moins, et une certaine hcsilalion
sc manifeste parmi quelques-uns de ceux qui restent. Nous essuyons
le fen des in su la ire s , sans p o u v o ir bien le leu r ren d re ,
ca r ils étaient cachés derrière les arbres et au milieu des endroits
les plus touffus. A v e c un peu d’auda ce et de présence
d’e s p r i t , ils auraient pu facilement nous massacrer tous : nous
étions si rapprochés d’eux q u ’il leu r au rait suffi de se je te r brusquement
sur nous à coups de casse-tête.
M . Dudemaine eut le coude effleuré par une des b a lles qui
sifflaient à nos o reilles . Dans la p osition défavorab le où nous
é t io n s , nous fûmes oblig és de battre en retraite ; M M . Gress
ien , G u ilb e r t , C o llin e t et moi fo rmant Ta rriè re -g a rd e ; et en
a y an t soin de rega gner lentement le g ran d c a n o t , et de rendre
de temps à autre que lq u e s -u n s des coups de fusil que nous
recevions.
L e même s o ir , nous eûmes le malheur de perdre le cap ora l
R ic h a rd , ex ce llen t h om m e , b ra v e m ilita ir e , m or t victim e de
son impétuosité ; il éta it co u v e r t de coup s de baïonnettes
et de coup s de ca s se-têtc. L e lendemain on lu i rendit les
honneurs militaires sur l ’île de P a n g a ï -M o d o u , oû i l fut
inhumé. A v a n t le départ du cano t qui le p o r ta it , le com mandant
lu i paya le tr ib u t d’é lo ges qu’ i l m é r ita it , to u t eu
blâmant la trop gran de v iv a cité qu’il a v a it eue et la n é g ligence
q u ’il av a it mise à suivre strictement l ’ordre des officiers.
U n e des médailles de l ’expédition fut déposée sur sa
tombe.
L e i 4 m a i , M. F a ra gu e t re v ien t à bo rd avec l’A n g la is S in gleton
et le matelot norwégien John : ce t officier a été secouru
et protégé p a r T o u ïa lo , fils d’une soeur de P a lo u et d’un
bomme des îles V i t i .
P lu s ta rd , des matelots anglais ap p o r ten t une lettre des
missionnaires qui prient le commandant de suspendre les h o s tilités
, et qui lu i disent que tout s’arrangera.
L e i 5 m a i , au p o in t du jo u r , nous appareillons et nous v e nons
prendre notre mouillage devant M a fa n g a , en é v itan t de
nous é choue r sur les récifs. A Tinstant du m ouilla ge , nous arborons
la grande enseigne, en Tapp uyant d’un coup de canon,;
on v o it aussitôt tous les naturels qui co u v ra ient la plage se
co u ch e r à p la t-v en tre . Ils avaient élevé sur ce p o in t des redoutes
très-bien entendues ; on les v o ya it encore faire leurs dispositions
, creuser de larges fossés qu’ils re cou v ra ien t de feuilles
de b an an ie r , sur le seuTcbemin par leq u e l il fut possible d’arr
iv e r à la v ille sacrée. T o u t ce q u i p ouvait p orte r les armes
était a c co u ru à M a fa n g a : Tbonneur d’une p a re ille défense y
a v a it ap p e lé même ceux qui sc montraient nos meilleurs amis.
A v a n t de reprendre les h o s tilité s , M . d’U rv ille en vo ie en
p arlementaire le g ran d can o t commandé par M M . G u ilb e r t et
F a ra gu e t. Je me jo in s à ces messieurs. Nous v oyon s sur la côte
un p a v illo n blan c , et b ien tôt après un de nos matelots p r ison niers
, M a r t in e n g , qui s’av anc e vers nous et nous dit d’ en vo y e r
à terre un des n ô t r e s , sans armes. A p eine a - t - i l ach e vé q u ’un
co u p de fu s il, bien ajusté, est tiré sur le can o t au moment où il
présente le travers. N o tre can o t est p ercé de part en p art dans
les d eux b o rd a g e s , à quelques pouces au-dessus de la flottaison.
Nous nous élo ignons un peu de la côte , en restant tranquilles
e t sans faire feu de nos espingoles , p ou r ne pas empêcher les
n égo cia tion s d’av o ir l ie u , et su rtout dans l’in té rê t de ceux de
nos hommes que retiennent les naturels . P eu de temps ap rè s ,
on tire sur nous u n second coup de fusil : nous ne ripostons
pas , q u o iq u e bien armés. P lu s la rd , Ma r tin en g nous dit d’app
ro ch e r , que nous n’avons rien à crain dre . N ous l ’engageons à
v enir lu i-m èm e à b o rd .4 la n a g e : c’est ee qu’il fa i t , mais p en dant
qu’il v ien t vers n o u s , on tire sur lu i de la côte un coup de
fusil qui l ’o blig e à se re tire r. De notre c ô té , nous revenons à
b o rd de V A s tro la b e , où no tre modération fu t v ivemen t ap p
rouvée p ar M . d’U rv ille .
L e iG m a l, nous nous rapp ro chon s encore de la v ille sac
r é e , afin de p o u v o ir la canonner plus fa c ilem en t, si nos matelots
ne nous sont pas rendus.
Ma r tin en g appelle de nouveau , et prie le command.'inl d’ cn-
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