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 Octobre.  1-opéens  si  frivoles,  si étourdis,  comparés  aux  sujets  
 du  céleste  empire,  étaient  des  Hollandais  ou  des  
 Belges qui passent  pour  fort  graves,  au jugement des  
 autres  nations  de  l’Europe. 
 Fatigué par la chaleur, et plus encore par la tabagie  
 des Hollandais,  je  me  retirai  à six heures du soir,  et  
 je renvoie  le lecteur,  pour  le  reste  de  la  cérémonie,  
 aux  récits  de  MM.  Gaimard  et  Samson  qui  eurent  
 plus de patience  que moi G  
 7.  A  deux  heures  après  midi  le  Castor  a mis  sous  
 voiles, laissant enfin son capitaine malade à Amboine,  
 où il reviendra le prendre dans un mois. En attendant  
 il va  continuer  sa pêche  dans  les Moluques.  C’est  du  
 second  qui  est  venu me  voir  dans  la matinée  que  je  
 tiens ces détails ; ce marin,  qui paraît  être un homme  
 intelligent, m’a communiqué  la note  des  découvertes  
 faites à bord  du Castor.  Ce  sont,  1° deux  récifs  près  
 de la ligne;  2» un groupe d’îles  k l’est  de  la Nouvelle-  
 Irlande ,  et qui est identique  avec  celui que signale  la  
 liste du pilote  Siddins,  sous  le  nom d’îles Abgarris ;  
 3° enfin deux petites  îles basses  sur la côte de la N ou-  
 Guinée,  qu’on avait nommées,  sur  le Castor,  îles Ni-  
 cholls et Gantz,  et qui sont les mêmes  que nous avons  
 appelées îles Guilbert  et Bertrand. La montre marine  
 du  Castor ne  se  remonte  que  tous  les  huit jour s,  el  
 sa  marche  est  très-régulière.  En  effet, j ’ai admiré  le  
 degré d’exactitude que donne cet unique  garde-temps 
 pour  diverses  positions  qui  m’ont  été  communi-  ^1827.^  
 quées. 
 A  une heure après minuit, une goélette de guerre,  s.  
 de  la  colonie,  nommée  le Daphne,  comme  je  l’ai  su  
 plus  tard,  a mouillé  près  de  nous.  Ignorant  quelle  
 espèce  de  bâtiment  était  l’Astrolabe,  le  capitaine  
 nous  a bêlé de  quitter  notre mouillage pour le lui céder  
 ; on sent bien que je ne fis pas la moindre attention  
 à cet ordre. Au jour, en me  faisant sa visite,  le  capitaine  
 s’est  excusé  de  son  erreur, et m’a  fait en  outre  
 toutes  sortes  d’offres  de  service.  Le  Daphne arrivait  
 en ce moment de Ternate ;  son équipage est de quatre-  
 vingts hommes,  dont  dix  seulement  sont  des  Européens  
 ,  le reste  se compose de Malais. 
 Toutes  les  dispositions  nécessaires  ont  été  prises  
 pour nous tenir prêts à appareiller demain,  si le temps  
 le permet.  J’ai fait mes  visites  d’adieu  à  tous  mes  généreux  
 et  aimables  hôtes  d’Amboine,  en  leur  promettant  
 de  revenir  les voir  l’année  suivante,  lors  de 
 notre retour  en Europe. 
 M.  Elgeneuze  s’est  chargé  de  faire passer  en  Europe  
 mon  courrier  renfermé  dans  une  botte  en  fer-  
 blanc bien  soudée,  recouverte de  toile  goudronnée,  
 et  adressée  à  l’ambassadeur  français à La Haie.  J’envoie  
 au  ministre  de  la marine  le  rapport  détaillé  de  
 toutes  nos  opérations  depuis  notre  départ  de  Port-  
 Jackson jusqu’à notre  départ  d’Amboine,  et  les  calques  
 d’un  grand  nombre  de  cartes  déjà  terminées,  
 grâce  à  l’admirable  activité  des  officiers.  En  même  
 temps  j ’appelle  vivement  l’attention  du  ministre  sur