182,. 1ère national des deux peuples ; et néanmoins ces Eu-
Octobre. 1-opéens si frivoles, si étourdis, comparés aux sujets
du céleste empire, étaient des Hollandais ou des
Belges qui passent pour fort graves, au jugement des
autres nations de l’Europe.
Fatigué par la chaleur, et plus encore par la tabagie
des Hollandais, je me retirai à six heures du soir, et
je renvoie le lecteur, pour le reste de la cérémonie,
aux récits de MM. Gaimard et Samson qui eurent
plus de patience que moi G
7. A deux heures après midi le Castor a mis sous
voiles, laissant enfin son capitaine malade à Amboine,
où il reviendra le prendre dans un mois. En attendant
il va continuer sa pêche dans les Moluques. C’est du
second qui est venu me voir dans la matinée que je
tiens ces détails ; ce marin, qui paraît être un homme
intelligent, m’a communiqué la note des découvertes
faites à bord du Castor. Ce sont, 1° deux récifs près
de la ligne; 2» un groupe d’îles k l’est de la Nouvelle-
Irlande , et qui est identique avec celui que signale la
liste du pilote Siddins, sous le nom d’îles Abgarris ;
3° enfin deux petites îles basses sur la côte de la N ou-
Guinée, qu’on avait nommées, sur le Castor, îles Ni-
cholls et Gantz, et qui sont les mêmes que nous avons
appelées îles Guilbert et Bertrand. La montre marine
du Castor ne se remonte que tous les huit jour s, el
sa marche est très-régulière. En effet, j ’ai admiré le
degré d’exactitude que donne cet unique garde-temps
pour diverses positions qui m’ont été communi- ^1827.^
quées.
A une heure après minuit, une goélette de guerre, s.
de la colonie, nommée le Daphne, comme je l’ai su
plus tard, a mouillé près de nous. Ignorant quelle
espèce de bâtiment était l’Astrolabe, le capitaine
nous a bêlé de quitter notre mouillage pour le lui céder
; on sent bien que je ne fis pas la moindre attention
à cet ordre. Au jour, en me faisant sa visite, le capitaine
s’est excusé de son erreur, et m’a fait en outre
toutes sortes d’offres de service. Le Daphne arrivait
en ce moment de Ternate ; son équipage est de quatre-
vingts hommes, dont dix seulement sont des Européens
, le reste se compose de Malais.
Toutes les dispositions nécessaires ont été prises
pour nous tenir prêts à appareiller demain, si le temps
le permet. J’ai fait mes visites d’adieu à tous mes généreux
et aimables hôtes d’Amboine, en leur promettant
de revenir les voir l’année suivante, lors de
notre retour en Europe.
M. Elgeneuze s’est chargé de faire passer en Europe
mon courrier renfermé dans une botte en fer-
blanc bien soudée, recouverte de toile goudronnée,
et adressée à l’ambassadeur français à La Haie. J’envoie
au ministre de la marine le rapport détaillé de
toutes nos opérations depuis notre départ de Port-
Jackson jusqu’à notre départ d’Amboine, et les calques
d’un grand nombre de cartes déjà terminées,
grâce à l’admirable activité des officiers. En même
temps j ’appelle vivement l’attention du ministre sur