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 et  histoire. 
 CHAPITRE  XXIV. 
 OBSERVATIONS  SUR  LES  ILES  TO N G A ,  LEURS  HABITANS  
 E T   LEURS  PRODUCTIONS, 
 Il  est certain que  la découverte de  ces  îles  est  due  
 à  Tasman,  qui les  vit pour la première  fois le 20 janvier  
 1643.  Il  mouilla  sur  la  partie  N.  O.  de  l ’île  
 Tonga-Tabou  ,  à laquelle  il  donna  le  nom  d’Amsterdam, 
   comme  il  imposa  ceux de Middelbourg  et  Rotterdam  
 à  Eoa  et  à Namouka  i .  Il  eut  des  communications  
 amicales  avec  les  naturels,  elle s   détails  qu’il  
 nous  a laissés  sur  les moeurs,  les  coutumes  e lle  langage  
 de ces hommes  ,  peuvent  encore s’appliquer aujourd’hui  
 à  leurs  descendons.  Ceux-ci  avaient  conservé  
 le  souvenir  du  passage  des  vaisseaux  de Tasman  
 sur leur  île ;  lors  du  troisième voyage de C ook,  
 en  1777,  ils  purent  expliquer  à  ce  navigateur  que  
 P oulaho ,  le  touï-tonga  régnant à cette  dernière  époque, 
   était  le  cinquième  des  successeurs  du Fata-Faï  
 qui occupait  le trône  lors de  la visite de Tasman 2. 
 >  Desbrosses,  Histoire des Navigations,  etc,,  I ,  p,  4 6 0 ____’2  Cook,  trois, 
 V o y ,,  II,  p,  95, 
 Les  documens  recueillis  par  Tasman  furent  les  
 seuls  que  l’on posséda sur  ces  terres jusqu’à l’époque  
 où Cook  vint  les  visiter  dans  son second  voyage  en  
 octobre  1773.  Il mouilla  successivement  à  Eoa  et  à  
 Tonga-Tabou  ; bien que  sa relâche sur  cette  dernière  
 île n’eût été que de cinq jou r s ,  elle fut suffisante pour  
 faire  connaître  d’une manière  beaucoup  plus  précise  
 là  nature de ces îles  et  les moeurs  de  leurs  habitans.  
 Du  reste  on  n’eut  que  des  notions  confuses  sur  la  
 forme de  leur gouvernement  ;  il  paraît qu’on n’eut  de  
 rapports  avec  aucun  des  premiers  chefs.  Le  stupide  
 Latou-Liboulou,  qu’on  prit  pour  le  principal  ch e f,  
 n’était qu’un  de  ces  personnages  auxquels  leur naissance  
 confère  de  grands  droits  honorifiques,  mais  
 qui  ne jouissent  que  d’un  pouvoir  fort  limité  '.  Taha  
 [Attago  de  Cook  et  Attaha  de  Forster),  avec  qui  
 l’on  eut  les  relations  les  plus  suivies,  n’était  qu’un  
 chef du second ordre,  comme on le reconnut quelques  
 années  plus  lard 2. 
 L ’année  suivante  Cook  revint dans  cet  archipel et  
 fit  la découverte  de  la plupart  des  petites  îles  situées  
 au nord de  Tonga-Tabou ,  qui portent  le nom distinct  
 d’îles Hapaï.  Il  passa  quelques jours  à l’ancre  devant  
 Namouka, mais cette relâche ajouta peu de chose aux  
 notions  qu’il  avait  déjà  recueillies ,  car  les  habitans  
 lui  parurent  vivre  dans  un  état  d’insubordination  et 
 “ a 
 ’  Latou-Lii)Oulou  était  fils  d’une  soeur  aînée  du  père  de Poulaho  et  d’im  
 chef de V it i;   il  avait  en  conséquence  le  litre  de  lamaha. —   2  C o o k .  deux.  
 V o y . ,  II,  p  5  et  suiv. 
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