i "
av a it pas rendu leurs vctoinens, seulement on leu r en avait
donne de ceux du pay.s.
D ’un autre côté la position du navire si près du r é c if , en
a y an t d’autres peu é lo ig n é s , n’était pas sans quelque dang
e r , le vent soufflant parfois avec fo rce. S i dans ces c ircon s tances
nous eussions été à la c ô t e , notre sort éta it d’être tous
massacrés; et si ces insulaires eussent été en trepren ans , ils
pouv aient tenter de nuit une attaque qui nous eût infiniment
embarrassés, surtout ne p ouv an t compter p o u r nous défendre
vigoureusement que sur les maîtres et iin très-petit nombre de
bons m atelo ts ; le reste montrant peu de coura ge et baissant la
tête lo rsqu ’ils entendaient siffler les b a lle s ; que d is - je ! p o u r
une amorce brûlée du b o rd. Je Tai vu.
Cependant cette réunion de toute l ’île sur un seul p o in t ; la
p luie qui tom b a it; la nécessité d’y réun ir des v iv r e s ; T a lerle
con tin uelle dans la q u e lle nous les tenions p ar nos coups de
c a n o n , en nuyèrent autant le be lliqueux Tah ofa que les autres
chefs et le cra in t if P a lo u qui se tenait loin sur les derrières.
Ils dépêchèrent un de nos hommes dans une p iro g u e , qui v in t
dire que , si on ne v o u la it plus tire r et s’en a lle r , on nous rendrait
les autres. On y consentit ; il fut ren voy é à terre et rev int
aussitôt avec un mata-boulai q u i avait gran d ’p eu r ; il p ortait un
présent de cochons et de bananes au com m an d an t , de la part
de T a b o fa . C ’é ta it Tancien ami de M . Cressien. Ce b rave homme,
le meilleur de tous les amis que nous nous étions fa its , parut
toujours souffrir de tout ce qui se passait ; il faisait entendre que,
si le navire était jeté à la c ô t e , il y aurait un g ran d massacre ,
mais q u ’il se cramponnerait si bien à son o fficie r , qu’il p a r viendrait
à le sauver. On aime, au milieu d ’actes empreints encore
de barbarie , à sc reposer sur de pareils sentimens.
Dès le commencement du traité on v it les naturels sortir avec
confiance de leurs redoutes p arfaitement entendues. Nos hommes
nous furent r e n d u s , moins un , qui demeura avec le déserteur
Simonet, qu ’on ne p u t ra vo ir . Nous apprîmes d’eux que
nos canons tirés le jo u r n’avaient fait de mal <à personne. Un
i; ’
'.i'
seul coup tiré le soir au hasard av a it tué un malheureux qui
passait.
Nous appareillâmes tout de suite p ou r a lle r m ouiller lo in de
là , pressés d’abandonner un lieu où nous avions perdu tant de
tem p s , et où nous laissions trois hommes, dont un m o r t, qui
fut enterré avec les honneurs sur la petite île de P an g a ï-M o d o u .
L ’histoire naturelle de la mer me fo u rn it , dans cette î le , de
q uoi faire 3o planches i n - 4° ; aussi ces dessins absorbèrent-
ils to u t mon temps. Nous recueillîmes également beaucoup de
co q u ille s .
[E x t r a i t da Journal de M . Q u oy .)
C e fut le 20 a v r i l , au p o in t du jo u r , que nous découvrîmes
la ter re de T o n g a -T a b o u . Nous l ’avions déjà aperçue douze
jours aup a rav an t vers le s o ir , et nous nous b ercions de l ’espoir
de p énétrer le lendemain dans les baies paisibles de ce petit
a r ch ip e l; mais le sort en av a it décidé autrement. U n e brise
c o n t r a ir e , légère d’a b o r d , se changea dans la n u it en coup de
vent furieux ; i l fa llu t céder à sa v io len ce et battre encore la
mer pendant douze grands jo u rs . D e tels mécomptes sont communs
dans la v ie du marin.
T o n g a -T a b o u nous ap p a ru t donc au le v e r du s o le il, et nous
contemplions avec ravissement ce riv age si lon g-temp s p o u r su
iv i. On mit le cap sur la t e r r e , mais avant qu’on l ’eût beaucoup
ra p p ro ch é e , un gra in pesant v in t encore assaillir la co r vette
, comme p o u r réprimqp notre jo ie et nous avertir qu’une
force supérieure à la nôtre p ou v a it en co re nous repousser au
la rg e .
A dix heures , le temps s’ était é c la i r c i , un beau so lclLdo -
ra it nos v o ile s , et l ’Astrolabe faisait nn chemin rapide vers
l’î le , qui semblait sortir de la mer toute b r illante de verdure
et de fra îch eur. Une p a re ille vue nous transportait d’ai.se, non
que le site de T o n g a -T a b o u offre rien de remarquable en lu i-
même , mais il s’embellissait à nos y eu x par l ’espoir de q u e lques
instans de repos après trente jour.» si péniblement passés
2.ri
(
N- i