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 en  guise  de  turban autour de leur  tête,  à  la manière  
 des habitans  de Viti. D’autres fois ils  se  contentent  
 de placer sur  leur  front  un  garde-vue  en  feuilles  
 de  eocotier  tressées  ,  pour  se  garantir  les  yeux  des  
 rayons  du  soleil. 
 La  coiffure  de  ces  insulaires  paraît  varier  suivant  
 leur  goût  particulier  ;  les  uns  portent  les  cheveux  
 longs  et  flottans,  d’autres les  coupent  fort ras  ;  quelques 
 uns n’en conservent que  sur certaines  parties de  
 la  tete.  Il  en  est  enfin  qui  les  préparent  avec  de  la  
 chaux  vive  et  d’autres  matières,  pour  les  faire  passer  
 au blanc,  au  rouge  ou  au  blond  très-fade,  et  qui  
 les  frisent ensuite avec le plus grand  soin.  Un  de  ces  
 naturels  en  18? 7  attachait  un  tel  prix  à  l’arrangement  
 de  sa  chevelure,  qu’il  n’osait,  pour  ainsi  dire,  
 faire  un  pas  dans  la  crainte  d’en  déranger  l’édifice.  
 Il nous  rappelait ces petits-maîtres  de la  fin  du  siècle  
 passé,  si  ridiculement  entichés  de  leur  coiffure.  Les  
 femmes portent généralement les cheveux courts. Les  
 deux  sexes  s’arrachent le poil  des  aisselles. 
 Grâce a 1 habitude  qu’ils  ont  de  se baigner  chaque  
 jour,  et souvent plusieurs fois,  dans les bassins d’eau  
 douce,  ces  naturels  sont  très-propres. Le  soin  qu’ils  
 ont de se  frotter  fréquemment  tout  le  corps  avec  de  
 1 huile de  coco parfumée,  fait  contracter  à  leur  peau  
 une  douceur  et  une  beauté  remarquables  dans  les  
 classes  supérieures.  Les  individus  des  deux  sexes,  
 dans  toutes  les  occasions  solennelles,  soit  qu’ils  se  
 préparent à une  fête  religieuse,  à  une danse générale. 
 ou à rendre visite à des  personnes d’un haut rang,  ne  
 manquent jamais  de  s’oindre  d’huile  avec  une  telle  
 profusion  qu’elle  dégoutte  de  leurs  cheveux.  Ce  raffinement  
 de  luxe  est  quelquefois  fort  désagréable  
 aux  Européens. 
 Les  ornemens  des  deux  sexes  sont  des  colliers en  
 fruits  rouges de Pandanus,  ou  en  fleurs  odoriféran-  -  
 tes  qu’ils  nomment koala.  Quelques-uns  suspendent  
 à  leur  cou  de  petites  coquilles,  des  ossemens  d’oiseaux  
 ,  des  dents  de  requin,  des  os  de  baleine  travaillés  
 et polis,  ou des morceaux de nacre.  Plusieurs  
 portent  à  la partie  supérieure  du bras des  espèces de  
 bracelets  en  coquilles  ou  en  nacre  de perle.  Ils  ont  
 des  bagues  de  la même matière  et  d’autres  en  écaille  
 de tortue.  Aujourd’hui  ils  sont très-avides  de  verroteries, 
   celles  surtout  dont  les  grains ont une couleur  
 bleue,  pour  laquelle ils  sont  vraiment passionnés. 
 Le  lobe  de  leurs  oreilles  est percé  de  larges trous  
 pour  recevoir  de  petits  cylindres  en  bois  d’environ  
 trois  pouces  de  longueur,  ou  de  petits  roseaux  
 remplis  d’une  poudre  jaune,  qui  sert  de  fard  aux  
 femmes  G 
 Les  instrumens  de  musique  se  réduisent  à  des  Musique,  
 flûtes  et  à  des  espèces  de  tambours  ou  tam-tam,  
 pour battre la mesure. 
 La  flûte la plus  ordinaire ,  nommée  fangofango,  
 est  tout  simplement  un  morceau  de  bambou  ferme  
 aux deux bouts et percé  de  six  trous,  cinq en dessus 
 I  Cook,  trois. V o y .,  I I ,  p.  6 2   et  suiv.