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 gés.  Toumboua-Nak oro   reste  parfaitement c a lm e ,  c t au  moyen  
 de G u t t ie r e z ,  qui  mc  sert  d’in te rp r è te ,  i l   me  fo u rn it  un  a.ssez  
 bon  nombre  de  renseignemens  sur  Ta rchip el V it ien . 
 L e   29  et  le  3 o ,  con tin uation   des  travaux  h ydrographiques.  
 Les   naturels  n’aiment  que  les  ignames  :  ou  leu r   en  donne deux  
 fois  p a r  jour. 
 L e   3 i ,  nous  voyons  le  passage  entouré  de  r é c ifs ,  qui  a  été  
 d é co u v e r t  p ar le  n avire  le  D u ff.  I l  nous p ara ît  c e r ta in ,  surtout  
 d’après les observations  faites p a r  M. G u ilb e r t ,  qui  éta it monté  
 sur  les  barres  de p e r ro q u e t,  que  ce  passage  n’a  p u  être  fran ch i  
 que  p a r  un  très-beau  temps  et  p ar  une mer  très-calme. 
 L e  2 ju in , à sept heures du matin, M . d’ü r v i l le  m é fa it demander  
 SI je   v eu x   alle r   à  te r re   avec  les  naturels  que  l ’on  va déposer  
 sur T ile  Mouala. —   Sans  doute  e t  de  gran d   coe u r . —  L e   com mandant  
 donne  du drap  b l e u ,  une herminette  et  une  médaille  
 en  b r o n z e ,  de  l ’expédition  ,  à T oumb oua-N ak oro   ,  et une  semb 
 lab le   médaille  à  T o k i.  M .  Pâ r is   et  moi  nous  nous  embarquons  
 dans  la  ba le in iè re   avec  nos  passagers  que  nous  co n d u isons  
 à  M o u a la .  A v a n t   la ,sép a ra tio n   ,  T o um b o u a -N ak o ro   me  
 p r ie   de  lu i  donner  un m o u ch o ir   b lan c   de  batiste  p o u r   en velo 
 p p e r   sa  vaste  ch e v e lu re ;  c t  T o k i  me  demande  un  couteau  ;  
 je   les satisfais l’un c t  l ’autre  ,  c t   nous  nous  quittons  bons amis.  
 S i  nous  attendons  quelque  tem p s ,  d is e n t - ils ,  ils  nous  ap p o r te 
 ron t des  cocos;  et  si nous  étions  p lu s   rapp ro chés  de  la v ille   ,  
 ils   nous  donn eraien t des  c o c h o n s ,  etc. 
 J ’avais un  extrême  désir de  faire  une  course  sur  l ’île Mouala ;  
 mais  le   ressac  était  tr è s -v io len t,  et  d’a i lle u r s ,  fa u t - il  le   dire!  
 i l   y   av a it plus   d’un  p o ltro n  dans  la  b a le in iè re .  L ’un  de  nos  can 
 o tie r s ,  témoin  du  regre t  que je  manifestais de ne  p o u v o ir   descendre  
 à  terre,  me  disait très-sérieusement  : M .  Gaimard,  vous  
 avez  envie de  nous fa ir e  manger,   comme  si,  en  cas  d’a c c id en t , 
 J  aurais  p u   é v ite r  moi-m êm e   un  p a re il  sort.  L a   p ruden ce   est  
 sans  contredit  bien   nécessaire  dans  un  v o y a g e   de  d écouv ertes ;  
 mais  si  l ’on  c ra in t  tour à  to u r  ct quelquefois  simultanément les  
 r é c ifs ,  les  tempêtes,  les  s au v a g e s,  les  m alad ie s ,  on  n’est  pas 
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 p rop re  à  de  telles  expéditions.  S i  parfois  la  poltronnerie  s’est  
 manifestée d’une manière un peu  trop marquée  .à  bord  de  l ’A s trolabe, 
   on  doit  dire,  p our  l ’explica tion   d’un  fait  si  ex tra o rd inaire  
 dans  un  équipage  fran ça is ,  q u ’un  grand  nombre  de  nos  
 matelots  avaient  été  pris  dans  les  prisons  de  T o u lo n .  E t   je  
 dois  ajouter, p our Tbonneur du  p o r t  auq uel je  me  glo rifie d’ap p 
 a r t e n ir ,  que  des  hommes  de  bonne  v o lo n té ,  des  matelots  
 dignes  de  ee  nom  p ar  leu r   bravoure  c t  leu r   in s tru c tion ,  se  
 présentèrent  en  foule  à  M .  d’U rv illc .  L ’autorité  ne  c ru t  pas  
 d e v o ir   leu r   permettre  de  quitter  leur  n avire  p o u r   embarquer  
 sur  VAstrolabe. 
 L e   5  ju in ,  à  dix  heures  du  so ir,  après  av o ir   laissé  la  côte  et  
 p orté   au  la r g e ,  nous  tom b on s ,  avec  une  grosse  mer,  sur  des  
 brisans.  A   le u r   aspect  in s tan tané ,  la  v ig ie   terrifiée  manqua  de  
 v o ix   p ou r   les  annoncer .  Ils  étaient  tellement  près  de  n o u s ,  
 que  nous  ne  pouv ions   plus   v ire r   vent  a r r iè r e ,  c t  qu’il  fa llu t  
 les  prolonger  à  une  demi -encâblure.  Chacun   passa  le   reste de  
 la  n uit  sur  le   p o n t ,  p o u v an t  ré flé ch ir   >à  son  aise  à  la   dramatiq 
 u e   existence  des  navigateurs  qui  explorent les île s  à  co ra il. 
 L e   6  ju in ,  nous  voyons  la  b e lle  montagne  conique  de  K a n tabou  
 ,  excellent  point de  reconnaissance  p ou r  les  navires  que  
 le   commerce  du  bois  de  sandal attire  dans  ces  parages. 
 L e   7 ,  nous  apercevons  sur  la  cote  de  V a to u -L é lé ,  île   cb armante  
 ct  couverte  d’une  b e lle   v é g é ta tio n ,  un  g ran d   nombre  
 de  naturels  q u i  nous  font  des  signaux  avec  un  p a v illon   b lan c. 
 L e  8  ,  plusieurs  pirogues viennent à bo rd de l’A stro la be .  O u -   
 n o u n -L éb o u   ,  ro i  de  Nanron-Ha, me  donne  plusieurs  renseignemens  
 sur V i t i -L é v o u . 
 Jusqu’alors  je  n’avais  pu  examiner aucun e   femme  de  ce t  a r ch 
 ip e l.  J ’en  vois  quelques-unes  dans  une  grande  p iro gue  sur  
 laque lle   je  descends  au s s itô t,  dans  le   b u t  de  faire  quelques  remarques  
 sur  le  beau  sexe  vitien .  P a r   suite  d’une  manoeuvre  
 q u ’exécuta  l ’A stro la be  ,   la   p iro gu e   où j ’étais  se  trou v a   éloignée  
 de  la  co rv e tte ,  et  de  te lle   manière  que les  naturels  auraient pu  
 bien  facilement me  faire  prisonnier  et  m’emmener  avec  eux.