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des amis, sous peine d’encourir la colère des dieux,
et par conséquent s’exposer à une mort funeste ou
à quelque grand désastre g
Ce devoir rempli, Finau alla mettre le siège devant
la forteresse de Nioukou-Lafa. Cette place, de
forme circulaire, offrait une surface de quatre ou
cinq acres, et se trouvait défendue par un double
rang de palissades de neuf pieds de hauteur et de
fossés de douze pieds de profondeur. Les palissades,
de quinze toises en quinze toises, étaient flanquées
de plates-formes, d’où les assiégés pouvaient lancer
à leurs ennemis des dards ou des pierres. Diverses
portes donnaient accès dans cette citadelle, et à l’intérieur
elles étaient assujetties par de grosses traverses
en bois.
Les armes à feu, et surtout les canons servis par
Mariner et ses compagnons, donnèrent bientôt la
victoire à Finau, qui resta spectateur de l’assaut,
assis sur la plage, dans un fauteuil qui provenait du
pillage du Port-au-Prince, En quelques heures, la
forteresse de Nioukou-Lafa, qui depuis plus de dix
ans avait résisté à toutes les attaques, fut complètement
détruite et réduite en cendres. Trois cent
cinquante habitans de Tonga-Tabou y perdirent la
vie, et les guerriers de Finau firent un butin considérable
2.
Mariner nous apprend qu’à la suite de cette affaire
plusieurs des guerriers de Finau se régalèrent des
I Mariner, I, p. y-a. — 2 Mariner, I , p, 9 4 et suiv.
ignames et des bananes qui rôtissaient avec les cadavres
des hommes qui avaient péri dans l’incendie
de Nioukou-Lafa.
Sur un avis des dieux, Finau s’occupa de faire rebâtir
sur-le-champ le Kolo ou fort de Nioukou-Lafa.
Pendant que les sujets de Finau étaient employés à
ce travail, un de leurs détachemens tomba dans une
embuscade de l’ennemi et perdit trente hommes.
Mariner, qui faisait partie de cette troupe, tomba
dans une espèce de chausse-trappe, et il aurait péri
sans la bravoure de ses compagnons qui l’aidèrent à
sortir de danger.
Le jour suivant, les gens de Finau se décidèrent à
tuer leurs prisonniers pour les faire rôtir et les manger
, une partie par disette de vivres, et l’autre par un
goôt décidé pour cet aliment, et parce que plusieurs
d’entre eux pensaient que c’était une coutume honorable
et digne d’un vaillant guerrier i .
Trois semaines environ après la prise de Nioukou-
Lafa, les guerriers de la place de Nougou-Nougou
réclamèrent la permission de retirer les cadavres de
ceux de leurs amis qui avaient péri dans cette circonstance
, pour leur rendre les devoirs funèbres.
Cette permission fut accordée, et ils emportèrent les
corps d’une demi-douzaine d’individus qu’ils reconnurent
pour avoir été ceux de leurs parens 2.
Vers cette époque, Tarkaï, chef de Bea, fit alliance
avec Finau ou plutôt se soumit à son autorité, et le
Mariner, i , p. 107 et ro8. — 2 Mariner. T, p. 110.