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 1827. 
 Mai. 
 1  juin. 
 hommes fie distinclion,  ayant chacun  une nombreuse  
 famille,  et  que  leurs  femmes  seraient  sacrifiées  si  
 leurs maris étaient absens de chez eux plus d’un mois.  
 Ce  courage  et  ce  sang-froid  de  la  part  de  Tomboua-  
 Nakoro redoublèrent  la bonne opinion que j ’avais déjà  
 conçue  de  son  caractère,  et  je  me  promis  de  faire  
 tous mes  efforts pour  le  rendre ,  ainsi  que ses  camarades  
 ,  à leurs  foyers.  Certes,  il  avait  fallu  un  temps  
 aussi  déplorable  que  celui  qui  régnait  depuis  notre  
 entrée dans  les îles  Viti pour m’avoir réduit  à les  garder  
 aussi  long-temps;  mais  ce  temps  m’interdisait  
 toute  espèce de communication  avec la terre. 
 D ’une heure  à  quatre  heures,  nous  courûmes  tribord  
 amures,  puis  nous  reprîmes  la  bordée du  sud.  
 Au jour  nous  revîmes  le  rocher de Batou-Bara  dans  
 TE.  N.  E . ,  à  près  de  huit  lieues  de  distance.  Peu  
 après,  malgré  les  brumes épaisses de Thorizon,  nous  
 distinguâmes  les  sommets  de Neïrai  et  de  Nhao  dans  
 TO.  et  à  TO.  S.  O . ,  à  treize  et  quatorze  lieues  de  
 distance.  Je me  soutenais  de  mon  mieux  au  vent  de  
 ces îles,  dans  l’espoir de reconnaître les  îles Mouala ,  
 Totoua  et  Motougou,  qui  m’étaient  indiquées  dans  
 ces  parages  par Tomboua-Nakoro,  et  dont  j ’étais jaloux  
 de constater  les positions. 
 A  une heure et demie nous  aperçûmes les sommets  
 de Mouala,  de Tavant à nous  à dix  ou douze  lieues  de  
 distance. Comme  cette  île  reconnaît  l’autorité  du  roi  
 d’Imbao,  et  qu’un  des  frères  de  Tomboua-Nakoro  y  
 remplit des  fonctions  semblables  à  celles  dont  il  était  
 lui-mème  chargé à Laguemba,  je  me  propose  de  débarquer  
 nos passagers sur  celle  île ,  si  le temps me  le  
 permet.  Je  leur  ai fait  connaître mon  intention,  qui  
 les  a comblés de joie. 
 Suivant Tomboua-Nakoro , Mouala ne  compte que  
 cinq  cents  habitans,  ce  qui  n’est  nullement  en  rapport  
 avec son  étendue.  Je  crois  qu’en  général  les  îles  
 Viti  sont faiblement peuplées. 
 Sur  les  cinq heures  du  soir,  comme nous ne nous  
 trouvions plus qu’à deux milles des brisans de Mouala,  
 nous  avons mis  en  panne  pour  faire une  station géographique, 
   et nous  avons filé quatre-vingt-dix brasses  
 de  ligne sans  trouver  fond.  11 était trop  tard pour envoyer  
 un  canot  à  terre,  d’ailleurs  le  ciel  avait  pris  
 une mauvaise  apparence.  J’ai  remis  cette  expédition  
 au  jour  suivant,  et  j ’ai  couru  un  bord  au  large  pour  
 me  soutenir au vent.  Ce retard  a contrarié mes hôtes,  
 mais  on  leur  a  fait  comprendre  qu’il  était  indispensable. 
   Leur  abattement  est  d’autant  plus  grand  que  
 les  ignames  sont  consommées  depuis  vingt-quatre  
 heures,  et  qu’ils  font  nn  triste  accueil  à  nos vivres  
 ordinaires du bord. 
 L’île Mouala a une  forme triangulaire,  et peut avoir  
 dix-huit  ou  vingt  milles  de  circuit;  elle  est  montagneuse  
 ,  haute  de  trois  cents  toises  environ  et  couverte  
 de  bols.  Ses  rivages  offrent  quelques bouquets  
 de cocotiers; mais  nous  n’aperçûmes  sur sa côte  septentrionale  
 ni pirogues ni  cases,  et Tomboua-Nakoro  
 nous dit que les  habitans  s’étaient établis  sur la partie  
 S.  O.  de l’île.  En  certains  endroits  le récif s’approche  
 beaucoup  du  rivage ,  mais  en  d’autres  il  s’étend jus- 
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