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 sembla  si  é tran g e ,  q u ’après  les  premiers  momens donnés  à  la  
 confusion  de  l ’a r r iv é e ,  nous  commençâmes,  malgré  n o u s ,  à  
 la  trou v e r   suspecte.  Nous  fûmes  obligés  de  lu i  rapp eler  que  
 des  rafraîchissemens  nous  étaient  nécessaires,  et  pendant  que  
 des serviteurs  , aussi  troublés  que  leu r  m a ît r e ,  se  mettaient  en  
 d evoir d’apprêter un co ch on   et de  cu e illir   quelques  fruits,  nous  
 sortîmes  tous  p ou r   a lle r   à  l’aiitre  extrémité  du  v illa g e  v isiter la  
 vénérable T amaha  d o n tn o u s  reçûmes l ’ac cu e il le p lu s  g ra cieux .  
 A u   moyen  de  Singleton  , M .  d ’U rv ille   eut  avec  cette reine une  
 conversation  où  i l   puisa  quelques  renseignemens  utiles. 
 Nous  nous  remîmes  bien tôt  en  marche  vers  la   demeure  de  
 P a lou  ,  tout  en  visitant  les  tombeaux.  Quelques  naturels  nous  
 suiv aient de  loin  et  en  s ilen c e.  L e u r   altitude  défiante  ressemb 
 la it bien  peu  à  la  jo ie   importune  et  aux  caresses  qui  avaient  
 .signalé  notre premier  v o y a g e   à M o u a. 
 Notre commandant,  cédant  à  l ’inquiétude  q u ’il  ép rouv ait  en  
 songeant à  VAs tro la be ,  p r it  à  peine  le  temps  de  partager  le  
 repas  ta rd if  que  nous  oiFrit  le  p auv re  P a lo u .  I l   était  un  peu  
 plus   de  midi  quand  les  canots  cin g la ien t  vers P an g a ï-M o d o u   ,  
 abrégeant  ainsi  une  journ ée  que  l ’hospitalité  de  P a lo u   de v ait  
 nous  rendre  plus ag réab le .  Heureusement  rien  n’a v a it été  tenté  
 contre  la   corvette  ;  la  juste  défiance  de  notre  b ra v e   camarade  
 G u ilb e r t  av a it  conjuré  le  danger  à bord  de  VAstrolabe  ,  tandis  
 que  la  timidité  de  P a lo u   ,  à  M o u a ,  re cu la it  devant une  résolu 
 tion   v igoureuse  dont  ce  bon  ch e f  n’était  réellement  pas  
 cap able. 
 Il s’ag is sa it ,  nous n’en  doutons  p a s ,  d’enlev er  à M oua  l’étal-  
 major  de  la   co rvette  ,  pendant  q u ’on  a g ira it  à  P an g a ï-M o d on   
 contre  le  bâtiment.  T a b o fa   était  à  son  poste  sur  ce lte  petite  
 î le ;   mais  l ’iiTésolution  de  son  co llè gu e   de M oua  fit  tout  m an q 
 u e r ;  P a lo u   n’osa  pas  consommer  un  cr ime.  Nous  étions  cependant  
 bien  lo in  de  soupçon n er  toute  l’étendue  du  p éril  a u q 
 u e l nous  venions  d’échapp er, et  telle  éta it notre  confiance que  
 la  singulière  conduite de  P a lo u   ne  nous  affecta  qu’un  instant. 
 N O T E S . 365 
 Restés  seuls  h  M o u a , M M .  Q u o y   ,  Gaimard  et  m o i,  nous  ne  
 pensâmes plus  qu’à  exécuter notre  p roje t  de  v o y a g e   dans  l ’in té 
 r ieu r ,  et  à  une  h eu re ,  sous  la   conduite  de  l’A ng la is   J o h n ,  
 nous  nous  mîmes  en  route  à  travers  les  rians  ombrages  qui  
 couv rent  l ’ îlif  ju squ ’à  H i f o ,  résidence  des  missionnaires  an glais  
 et  point  septentrional  de  T o n g a  T a b o u . 
 (  E x trait du  Journal  de M .  de  Sainson.') 
 PAG E  177. 
 Ce malheureux devait peut-être  un jour  trouver le  
 juste châtiment de  ses  forfaits. 
 L e   i 3 ,  tous  les  préparatifs  étant  faits  p o u r   p artir le   lendemain  
 ,  on  envoya  sur  P an g a ï-M o d o u   un  cano t p ou r   faire  du  
 sable  avec  sept  hommes ,  commandé  p ar M .  F a r a g u e t ,  élève. 
 I l  se trou v ait de plus sur  la  même  île  le  ch e f de timonnerie avec  
 un  timonnier  observant  la   marée.  M .  Dudemaine,  élè v e ,  était  
 aussi depuis  la  v e ille  à  se promener  sur  la   grande  île .  Le s   chefs  
 T a h o fa ,  La vaka  et p lusieurs  autres  subalternes  étalent  à  b o rd,  
 avec  un  grand  nombre  de  naturels  continuant leu r   commerce  
 le   lo n g  du n a v ire , lo rsqu ’on  v it subitement  les p iro gu e s  l ’abandonner  
 et  se  dirige r  vers  l’île .  Dans  dix minutes i l   n’y   en  eut  
 plus  une autour  de  nous ;  les  chefs  mêmes nous  quittèrent  sans  
 nous  p arler.  E n   demandant  ce  que  ce la  signifiait au  milieu  de  
 la  plus  grande  h arm on ie ,  des  naturels  et  l ’A ng la is   James  qui  
 p artit  aussi  dirent  qu’on  se  rendait  sur  l ’île  p ou r   y   célébrer  
 une  fête.  Mais  un  instant  a p r è s ,  comme  nous  déjeun ion s,  on  
 v it  à  la   pointe de  P an g a ï-M o d o u  notre cano t et  les hommes  qui  
 le   montaient  entraînés  de  force  p ar  les  naturels.  On  était  si  
 éloigné  de  s’attendre  à  un  p areil  acte  d’bostilité  qu ’a  peine  
 p ou v a it-on   y   cro ire . U n   coup  de  canon  fut  p rép a ré ;  mais  le  
 can o t fut malheureusement  entraîné  hors de  son  atteinte  av ant  
 qu ’ il  p ût  être  t ir é ,  ce  qui  aurait  p rob ablement  p rod u it  un  
 grand  effet  et  fait  relâcher  nos  gens  :  de  suite  on  arma  le 
 :  G 
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