
 
        
         
		»  Recevez  mes  remerciemens  pour  l’amour  et  la  
 »  fidélité que vous lui avez  portés. 
 »  Finau-Fidgi et les mata-boulais  ici  présens  savent  
 »  combien j ’ai  cherché  à m’instruire  de  ce qui pouvait  
 »  être avantageux  à notre gouvernement. 
 »  Ne  dites  pas  alors  en  vous-mêmes  :  Pourquoi  
 »  écouterions-nous  le  babil  frivole  d’un  jeune  gar-  
 »  çon!__ 
 »  Rappelez - vous  qu’en  vous  parlant  ainsi,  ma  
 »voix  est  l’écho  des  sentimens  de  Touï-Oumou,  
 »et  d’Oulou-Valou,  et  d’Afou,  et  de  Foutou,  et  
 »  d’Alo,  et  encore  de  tous  les  chefs  et  mata-boulais  
 » de  Vavao. 
 »  Ecoutez-moi!  Je  vous rappelle  que,  parmi vous,  
 »  si  quelqu’un  tient  à un  autre pays ,  si  quelqu’un est  
 » mécontent de l’état actuel des affaires ; voici la seule  
 »  occasion  que  je vous  procurerai  pour  quitter  file.  
 »  Car,  passé  ce moment,  nous  n’aurons  plus du  tout  
 »  de communication avec Hapaï. 
 »  Choisissez  donc  le lieu  de  votre  demeure.  Il y  a  
 »  Fidgi,  il  y  a Hamoa,  il  y a Tonga,  il y a Hapaï,  il y  
 »  a Fotouna  et  Lotouma. 
 »  Ceux-là  dont  le  voeu  est  unanime,  ceux-là  qui  
 »  désirent  vivre  dans  une  paix  constante,  ceux-là  
 »  seuls pourront demeurer  à Hafoulou-Hou. 
 »  Pourtant je ne veux point du tout  comprimer  l’é-  
 »  lan d’un coeur belliqueux. 
 »  Voyez !  les terres de Tonga et de Fidgi sont cons-  
 »  tarament en guerre.  Choisissez celle où vous désirez  
 »  aller pour y déployer votre vaillance. 
 »  Levez-vous!  Rendez-vous  chacun  chez  vous  ,  et  
 »  réfléchissez  sérieusement sur le départ des  pirogues  
 » qui aura  lieu demain  pour Hapaï  » 
 Le  jeune  Finau  s’occupa  ensuite  des  moyens  de  
 donner  à  l’agriculture et aux métiers utiles  une  nouvelle  
 impulsion.  Il  fit  rebâtir  la  forteresse  de  Felle-  
 Toa.  Toubo-Toa ayant demandé à Finau la permission  
 de  venir  présenter  ses  hommages  au  touï-tonga,  à  
 l’occasion  de  la grande  fête  natchi,  et d’accomplir  en  
 même  temps  tous  ses  devoirs  religieux  sur  la  tombe  
 du dernier hou,  le jeune  chef  acquiesça  à ces désirs ;  
 mais  il  eut  soin  de  prendre  toutes  les  mesures  de 
 1  M ariner,  I I ,  p.  XLIII  et  suiv. 
 Par  opposition  au  caractère modéré  du  jeune  egui,  nons  allons  citer  les  
 propos  que  Finau  I ,   sou  père,  prince  dévoré  d’ambition,  tenait  souvent  à  
 Mariner  : 
 «  Oh!  pourquoi  les  dieux  ne  m’ont-ils  pas  fait  roi  d’Angleterre!  Il  n’y  a  
 »  pas  une  île  dans  le  monde  entier,  si  petite  qu’elle  fût,  qui ne  fût  soumise  
 «  à  mon  pouvoir.  Le roi  d’Angleterre  ne mérite pas  la  puissance qu’il  pos-  
 «  sède. Maître  de tant de  grands  vaisseaux,  pourquoi  souffre-t-il que tant de  
 »  petites  île s ,  comme  celles  de  Tonga,  insultent  continuellement  ses  siijels  
 »  par  des  actes  de  trahison.^  S i  j’étais  à  sa  place,  enverrais-je  d’un  ton pai-  
 «  sible  demander  des ignames  et des  cochons ? N o n ,  j’arriverais  avec le fr o n i  
 »  de  la  bataille  et  avec  le  tonnerre  de  Boloiana  (leur  manière  de  prononcer  
 «  Briiain)',  je  leur apprendrais  qui mérite d’être le maître.  Les  hommes  seuls  
 »  d’un  esprit  enlrêprenant  devraient  posséder  les  canons;  ceux-là  devraient  
 »  gouverner  le  monde,  el  ceux  qui  se  laissent  insulter  sans  en  tirer  vcn-  
 «  geancc  sont  faits  pour  êlrc  leurs  vassaux  i .. ..   « 
 I  MtiuNF.n ,  I ,  }>.  .^29  et 38o. 
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