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PI. L x x v n .
avait placé l’enfant sur les genoux du vieillard qui
semblait attentif à recueillir l’inspiration divine : il est
certain qu’il paraissait vivement ému, et les assistans
qui portaient tous au cou une guirlande de feuilles
A'artocarpus, semblaient être plongés dans un profond
recueillement. L’enfant était attaqué d’une fièvre
continuelle, et nos médecins qui l’examinèrent ne
purent recommander que des bains fréquens qui rentrent
déjà dans leurs habitudes.
Malgré l’appétit qui nous tourmentait, le dîner se
fit encore long-temps attendre. Enfin parut un cochon
d’une grosseur honnête et préparé au four suivant
la coutume du pays. Malheureusement les cuisiniers
avaient été pressés, et le cochon ne se trouva
qu’à moitié cuit. Toutefois nous sûmes nous contenter
de ce mets en y joignant quelques morceaux d’ignames
et quelques verres d’eau, car on ne put même pas
nous procurer de cocos. Dès que nous eûmes apaisé
notre faim, nous fîmes nos adieux à Palou, et nous
le quittâmes, emportant en nous-mêmes une faible
opinion de l’hospitalité de ce chef. MM. Quoy, Gaimard
et Samson prirent la route de la partie occidentale
de 1 d e , dans l’intention de coucher le soir
a Bea, chez Tahofa, et de se rendre le jour suivant
à Hifo, chez les missionnaires.
Comme nous regagnions notre canot, on nous fit
voir un beau hangar sous lequel étaient logées deux
grandes pirogues doubles appartenant à Palou , dont
l ’une avait cinquante - trois pieds de long. Tout
près de cet endroit, se trouve la maison qu’habitait
M. Lawry, et que Palou a soin de lui réserver pour
l’époque où il reviendra l’occuper.
Nous partîmes de Moua à trois heures environ; à
l’aide de la pleine mer, nous réussîmes à passer, bien
qu’avec quelque difficulté, entre Nougou-Nougou et
One-Ata, de sorte que nous fûmes de retour à bord
à cinq heures du soir, à mon extrême satisfaction.
En doublant la pointe de Pangaï-Modou, nous vimes
Tahofa assis sous un arbre, et notre ami Kokako qui
s’amusait à courir le long de la plage avec quelques
naturels. M. Guilbert, qui était resté de garde à bord,
m’apprit que Tahofa n’avait point quitté la corvette de
toute la journée, ce qui prouvait évidemment qu’il
n’avait eu aucune envie de se trouver avec nous chez
Palou; je supposai qu’il pouvait exister quelques
motifs de refroidissement entre ces deux eguis.
M. Guilbert avait acquis d’un des naturels une
médaille en bronze du second voyage de Cook : c’est
la seule qui ait paru à bord durant toute la relâche.
Toute la journée, il a soufflé une petite brise d’O.
N. O. avec un temps assez beau. L’équipage a lavé
son linge, et les voiles ont été mises au sec.
Langui, cet homme de confiance de Toubo dont
j ’ai déjà parlé, et qui a long-temps navigué sur des
batimens anglais, est revenu aujourd’hui pour me
communiquer les détails qu’il m’avait promis sur les
îles Fidji. H m’a donné les noms et les positions de
plusieurs de ces iles avec beaucoup d’intelligence, en
expliquant la direction des récifs, et distinguant les
îles peuplées d’avec celles qui ne l’étaient pas, tout
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Mai.
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