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 encablure  des  coraux.  A  huit  heures  et  demie,  la  
 chaloupe fut mise à  la mer  pour  aider à  nous  rapprocher  
 des  récifs. 
 A  finstant  même  où  nous  avions  laissé  tomber  
 l’ancre,  nous  avions  hissé  notre  grande  enseigne  en  
 l’appuyant d’un  coup de canon.  Peu après,  plusieurs  
 pavillons  blancs  furent  successivement  plantés  au  
 bout  de  longues perches  sur le  rivage,  et je suppose  
 que chaque chef arbora le  sien.  Le blanc ayant été de  
 tout temps  l’emblème  de  la paix  chez  les habitans de  
 la mer du Sud,  je  supposai que  ceux  de  Tonga  voulaient  
 par  là  nous  témoigner  leurs  intentions  pacifiques. 
   Pour  fixer  mes  doutes,  j ’expédiai  le  grand  
 canot,  sous  les  ordres  de M.  Guilbert,  vers  le  bord  
 du  récif,  avec pavillon en  tête du mât.  Le  canot  était  
 bien  armé ;  mais M.  Guilbert avait l’ordre de ne  tirer  
 qu’un  coup  d’espingole en se  retirant,  si sa démarche  
 était  inutile,  et  seulement  pour  essayer  la portée  de  
 nos  armes.  Il  lui  était  aussi  recommandé  de  sonder  
 l’approche  du  récif. 
 Au lieu des  simples palissades  de  bambou  qui l’entouraient  
 de toutes parts,  le  village  de  Mafanga  présentait  
 maintenant  une  suite  de  remparts  en  sable  
 très-bien  entendus,  et  qui  suffisaient  pour  amortir  
 l’effet  de  notre  artillerie.  Tout  à  l’en tour,  et  au pied  
 de  ces  remparts,  régnait un  fossé  de  quatre  ou  cinq  
 pieds  de  profondeur,  où  se  tenaient  plusieurs  centaines  
 de  guerriers  tout-à-fait  à  l’abri  de  nos  boulets.  
 L ’entrée  principale du  village,  au milieu  de  laquelle  
 s’élevait  un  immense  figuier,  était  restée  libre;  mais 
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 un  fossé  profond  avait  aussi  été  creusé  autour  de  
 l’arbre,  et contenait  une  troupe  considérable  d’hommes  
 armés.  Une  espèce de bastion  se  trouvait  immédiatement  
 à  gauche  de  cette  entrée,  et  nos  lunettes  
 nous  firent  bientôt  découvrir  que  quatre  ou  cinq  de  
 nos hommes  étaient renfermés  dans ce  bastion. 
 Gomme  le  canot  approchait  de  terre,  Martineng  
 fut relâché par les naturels ;  il  s’avança  au  bord  de  la  
 mer,  et  entra  même  dans  l’eau  jusqu’à  une  certaine  
 distance  :  puis il cria au canot que les naturels étaient  
 disposés  à  rendre  les  prisonniers ;  mais  qu’il  fallait  
 pour cela que  l’officier  descendît  à  terre  sans  armes,  
 et  accompagné  seulement  d’un  ou  deux  hommes,  
 pour  terminer  cette  affaire  avec  les  chefs.  Déjà  
 M.  Guilbert  s’apprêtait  à  souscrire  à  cette  condition  
 et  se  disposait  à  descendre  sur  le  récif,  quand  un  
 coup de fusil partit du rempart  à droite de l’arbre,  et  
 la  balle  vint  percer  de  part  en  part  les  deux  bords  
 du  canot  en  passant  pour  ainsi  dire entre  les jambes  
 des matelots.  Ge  trait  de  perfidie me  dévoila  les  intentions  
 des  sauvages,  et  je  hélai  à  M.  Guilbert  de  
 s’éloigner.  Gomme  il  exécutait  cet  ordre,  un  second  
 coup  de  fusil  lui  fut  adressé.  Sans  doute  cette  arme  
 devait être un fusil de rempart ou une forte carabine,  
 car elle avait une portée extraordinaire,  comme nous  
 le  reconnûmes plus  tard  par  les  balles  qui  arrivaient  
 jusqu’à  bord  et  nous  dépassaient  même  quelquefois  
 considérablement. 
 Gependant  Martineng  était  rentré  dans  l’enclos  
 pour  quitter  ses  vêtemens,  puis  il  était  revenu  dans 
 1827. 
 Mai.