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I avril.
Celui-ci du moins n’a duré que douze heui'es, mais
il a été très-fatigant. 11 nous a coûté une de nos baignoires
qui a été emportée par une lame, sans qu’on
s’en soit aperçu, et l’un de nos pistolets d’embarcation
à bâbord qui a rompu près du piton. Nous avons
été fort heureux de pouvoir sauver le canot en le saisissant
solidement le long du bord.
A quatre heures du matin, le vent a passé au S. S.
O. et S. O. en se modérant beaucoup. Le ciel s’est
ensuite dégagé par degrés.
Les observations m’ont fait connaître que nous
étions arrivés sur le parallèle du rocher l’Espérance,
et beaucoup plus près que je ne pensais, puisque le
point ne nous en plaçait pas à plus de cinquante milles
à l’ouest. En conséquence j ’ai fait gouverner à l’E.
N. E. ■/, E. dans l’espoir d’apercevoir cette roche solitaire
avant la nuit. Mais à six heures n’ayant rien v u ,
et le temps devenant trop précieux pour passer une
nuit entière en panne ; le cap a été remis au N. N. E.
pour courir sur l’île Curtis, que je compte reconnaître
le lendemain au matin. Du reste, la présence
des petites sternes blanches qui voltigent aux environs
du navire annoncent d’une manière certaine l’approche
de quelques terres.
Quoique le vent ait beaucoup tombé pendant la
nuit, dès sept heures du matin on a commencé à distinguer
l’îlot Curtis. Un peu avant midi, nous passions
sur son parallèle, dans l’ouest, et à cinq milles
et demi de distance. Curtis se compose de deux rochers
de médiocre hauteur, dont le plus grand, qui est
au moins double de l’autre, n’a pas plus d’un demi-
mille de longueur. Un canal de deux cents toises les
sépare. Ces ilôts, dont la hauteur peut être de quatre-
vingts toises, sont déchirés dans leur masse et fort
acores sur les bords. Ua lunette ne faisait voir aucun
arbre dans toute leur étendue ; on ne distinguait que
des plantes herbacées ou des broussailles peu élevées.
Macauley se montrait dans le N. N. E. depuis quelque
temps.
Une foule d’oiseaux de mer de divers genres,
comme pétrels, sternes, fous à tête noire et à tête
fauve, même quelques paille-en-queues ont établi leur
séjour sur ces îlots, et jusqu'à présent tout donne lieu
de penser que leur tranquillité n’a jamais été troublée
par la présence des hommes.
Sur les trois heures et demie de faprès-midi, nous
étions sur le parallèle de Macauley et sur le méridien
de Curtis, à trois milles à l’ouest de la première, et à
quinze milles au nord delà seconde de ces îles. Une
station géographique eut lieu, et cent trente brasses
de ligne furent filées sans trouver fond.
Macauley est une petite île arrondie, très-escarpée
sur ses bords et tapissée seulement de pelouses ou de
broussailles, sans un seul arbre. Son circuit est de
trois milles, et son élévation peut être de cent vingt
toises environ. Sur sa partie du S. E ., et à une distance
d’une demi-encâblure, on remarque un petit
rocher.
M. Paris a été chargé de lever la carte de ces deux
ilolB. Le résultat de son travail place Curtis six milles
1S27.
A th I.