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 lurent  beaucoup  plus  beureux  près  de  Toubo,  avec  
 qui ils résidaient depuis  deux ou  trois  ans.  Ils réussirent  
 à décider  cechel',  plusieurs  personnes  de  sa  famille  
 et bon nombre de  ses sujets  à  se faire chrétiens.  
 U ne jolie petite chapelle avait été construite h Nioukou-  
 Lafa,  et  le  service  évangélique  y  était  régulièrement  
 célébré.  Cette  conduite  de  la  part  de  Toubo  lui avait  
 mérite  le  mépris  des  autres  chefs  de  l’île ,  et  avait  
 achevé  de  détruire son  crédit  déjà  fort ébranlé  par la  
 laibicsse et  la timidité  de son  caractère. 
 On sera jxeul-ctre curieux d’apprendre que les deux  
 insulaires,  Hapaï et Taleta,  avaient été primitivement  
 expédies en  1823,  par les missionnaires de Taïti,  pour  
 {irccher  1 Evangile  a Laguemba  sous  les  ausjxices  de  
 loui-Neao. Mais  ils  ne  purent  atteindre que Vavao ,  
 où  ils  tentèrent  d’accomplir  leur  mission  :  voyant  
 leurs  efloiTs  inutiles  sur  cette île  ',   ils passèrent sur  
 Tonga-Tabou,  où  ils  eurent  plus  de  succès  près  de  
 Toubo. 
 La  corvette  française l ’Astrolabe mouilla à Tonga-  
 Tabou  en  avril  1827,  et  y  resta  un  mois  environ.  
 Nous  avons  raconté  d’une  manière détaillée  les  évc-  
 nemens  qui eurent  lieu  dans  cette  relâche ;  l’on  a vu  
 (pie,  fidèles à leur système de perfidie,  les insulaires,  
 sous  la  direction  de  Tahofa,  digne  frère  de  Tarkaï,  
 avaient  tramé  renlcvemcnt de  ce  navire.  M.  Dillon  ,  
 qui  passa  dans celte île  trois  mois  après  l’Astrolabe, 
 '  Missionnary  n cg is lc r ,  févr.  iS j.S ,  p.  [.'io,  iS t . 
 faillit cire exjiosé  au même danger,  et ne  s’en  tira que  
 par  sa  [iréscnce  d’esprit.  Ce navigateur nous  apprend  
 (pie les  sauvages de Tonga firent  une semblable tentative  
 sur  le navire le  Supply quatre  ou  cinq  ans  auparavant  
 ;  (pie  le  navire  américain  le Duc de  Portland.  
 fut  enlevé dans  ces îles,  et  son équipage massacre,  el  
 (|u’cnfin  plusieurs  autres  bâtimens  avaient  été  attaqués  
 et  avaient  perdu  des hommes de  leur équipage ,  
 soit à Hapaï,  soit  à  Vavao  >.  Ces  faits  suffisent  pour  
 prouver  le caractère perfide de ces insulaires,  et pour  
 engager  les  navigateurs  qui auront  des  rapports  avec  
 eux  à se  tenir constamment  sur leurs gardes. 
 Apres  le  déjiart  de  l’Astrolabe,  en  mai  1827,  la  
 mauvaise  santé deM.  Hutcliinson  le  contraignit à retourner  
 à  Port-Jackson.  Mais  deux  nouveaux  missionnaires  
 vinrent s’établir chez Toubo  ,  5IM. Turner  
 el Cross.  Les  autres  chefs  avaient  voulu  s’y opposer,  
 mais  Toubo  sut d’abord  leur  résister.  Des  lettres  de  
 Tonga-Tabou,  en date du  11  janvier  1828 ,  et reçues  
 par  la  voie  de la Nouvelle-Zélande,  annoncèrent  (pic  
 Toubo  lui-même,  contraint par  les  ennemis  du christianisme, 
   s’ctait  déclaré  le  dél'cnscur  des  traditions  
 nationales,  et  avait  cessé  d’appuyer  de  son  exemple  
 les missionnaires. 
 Celte  contrariété  fut de  peu  de  durée  :  Toubo  revint  
 bientôt  à  ses premiers sentimens,  la  chapelle fut  
 rouverte,  et  les missionnaires reprirent leurs  travaux  
 avec plus d’espoir  que jamais. 
 I  V illo n ,  1,  [I.  2.5 4 ,  2 6 9 ,  274. 
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