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 1827. 
 Novembre. 
 vingt brasses  de  profondeur verticale.  Cette  intéressante  
 expérience nous apprend qu’à cet immense abaissement  
 la  température  de  la  mer  n’est  plus  que  de  
 4°,  5  tandis que celle de la  surface est  de 23°,  et  celle  
 de l’air libre de 21», 8. Malgré toute l’activité que l’on  
 a apportée pour  ramener  le  plomb  à la surface,  cette  
 opération a exigé quarante-cinq minutes de  travail,  et  
 déjà  le mercure  était  remonté  de  plus  de  dix  degi és  
 dans  le thermométrographe.  Du  reste  le cylindre  est  
 revenu en bon  état,  à peu  près  plein  d’eau,  et  cette  
 eau a pétillé comme  du  vin  de  Champagne  quand  le  
 couvercle  a été  enlevé. 
 A midi nous avons pris les amures  à tribord dans  la  
 crainte de  nous écarter  trop  au  large. 
 Un joli  scombéroïde coloré,  de  la division  des  céréales, 
   a été  pris  à la  fouëne. Deux ou trois  poissons  
 de  cette  espèce  avaient  constamment accompagné  le  
 navire,  en  se  tenant le long  de ses flancs ou contre  la  
 mèche du  gouvernail.  J’avais  commencé  pour  la première  
 fois  à  observer  leur  manoeuvre,  quand  nous  
 rangions  les côtes de la Nouvelle-Bretagne. 
 A minuit nous avons repris les amures à tribord,  et  
 dans  la matinée  nous  avons  traversé  l’espace  sur  lequel  
 devaient  se  trouver les Tryals, d’après la version  
 la  plus  probable.  Mais  nous  n’avons  rien  remarqué  
 qui  ait  pu  faire  soupçonner  la  présence des  terres.  
 Ces  rochers prétendus  n’ont jamais  existé au large de  
 la N ouvelle-HoIlande. Sans  aucun  doute  de  grandes  
 erreurs en  longitude  auront  causé  la méprise des  navigateurs  
 venant  de  l’ouest.  Les uns  auront pris  pour 
 les  Tryals  la  pointe  nord-ouest  de  la Nouvelle-Hollande  
 ,  les autres les îles de Dampier avec leurs  récifs,  
 parce  qu’ils ne voyaient point la côte.  On sait  que les  
 recherches du  capitaine  King et de M.  Duperrey n’avaient  
 pas eu plus de succès que celles de l’Astrolabe. 
 Le  vent a enfin  passé  au  S.  S.  E.  et  au  S.  E.  en  
 fraîchissant,  et  nous  avons  pu  faire  une  meilleure  
 route que  les jours précédens. 
 Quarante jours  se  sont  déjà  écoulés  depuis  notre  
 départ  d’Amboine ;  à peine  avons-nous  pu  faire  quatre  
 cent quatre-vingt  lieues en route.  Il  est temps que  
 nous  marchions  plus v ite ,  autrement  nous  n’arriverions  
 plus de  tout l’été de cet hémisphère. 
 Quoique nous  soyons encore  sous le  vingt-unième  
 degré de  latitude  méridionale,  le  vent  du  S.  a tellement  
 rafraîchi  l’atmosphère  qu’il  nous  faut  déjà  l'c-  
 courir  à  nos  vêtemens  de  drap.  Le  thermomètre  a  
 baissé  à vingt degrés.  Le courant nous fait  dériver régulièrement  
 chaque  jour  de  vingt  à vingt-cinq milles  
 dans l’ouest. De grosses houles  du S.  ont de nouveau  
 rendu notre navigation pénible. 
 Dès  le  point  du  jour,  par 23° latitude  S.  environ ,  
 on  a recommencé  à voir les pétrels  à dos brun  et ventre  
 blanc,  espèce  qui  avait  complètement  disparu  
 depuis  que  nous  étions  rentrés  entre  les  tropiques.  
 L ’augmentation  des  jours  devient  sensible,  et  il  ne  
 fait nuit qu’à sept heures et demie. Depuis six mois les  
 jours étaient  à peu près égaux  aux nuits,  à une heure  
 près-' 
 Ce matin j ’ai  fait  procéder à un nouvel  examen  des 
 I 827. 
 No v cn ib i e . 
 24. 
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