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A la lin de la même année, M. Turner écrivait que
les habitans de Tonga et des îles voisines, Hapaï et
Vavao, soupiraient ardemment après de nouveaux
missionnaires. Le capitaine Henry, du Snapper, annonçait
par des lettres de mars 1829, qu’il avait
trouvé les missionnaires faisant des progrès rapides à
Tonga-Tabou ; cinq cents prosélytes assistaient régulièrement
au service divin, à Nioukou-Lafa. Hata lui-
mème , si long-temps opposé au christianisme, avait
permis à 51. Thomas d’ouvrir une école publique à
Hifo , et semblait disposé à adopter la religion chrétienne.
En sa qualité de grand-prêtre, il exerçait la
plus grande influence sur l’esprit des naturels , et l’on
s’attendait à les voir tous embrasser l’Évangile aussitôt
que Hata voudrait montrer l’exemple '.
D ’un autre côté , de la dernière lettre de 51. Thomas,
datée de Hifo, le 1“' juin 1829, il résulterait
que Hata et sa femme persistent aussi fortement que
jamais dans leur répugnance à adopter la religion
des chrétiens. 5Iais en même temps 51. Thomas raconte
avec beaucoup de détails la mort toute chrétienne
du jeune Lolo-Hea. Cet insulaire, âgé de vingt-
trois ans environ, était fils du fameux Toubo-Toa,
dont la veuve avait par la suite épousé Hata. Un marin,
qui résidait à Hifo, lui avait donné les premières
notions de l ’Évangile, et 5I5I. Thomas et Turner
achevèrent sa conversion. Lolo-Hea fut baptisé peu
de jours avant sa mort qui arriva le 12 janvier 1829 2.
ï Missiomiary Reg ister, d é c em b r e 1 8 2 9 , p . 5 7 1 . — 2 Missionnary Ile-
g is te r , s ep tem b r e i 83o , p . 585 e t su iv .
Enfin une lettre de 51. Turner annonce que le 7
juin 1829, le chef Ohila, sa femme, trois personnes
de sa famille et dix autres naturels ont été baptisés
dans la chapelle de Nioukou-Lafa, en présence de plus
de cinq cents assistans. Si l’on en croit 51. Turner, la
population entière de Niouk ou-Lafa sera incessamment
convertie au christianisme >.
Quels que soient les obstacles qu’éprouvent aujourd’hui
les missionnaires dans leurs pieux desseins,
il est pourtant vraisemblable qu’avec du zèle et de la
persévérance, ils finiront par réussir dans leur entreprise.
Pour cela, il s’agira seulement de gagner l’esprit
de deux ou trois des principaux chefs de Tonga-
Tabou , car leurs sujets suivront aussitôt leur exemple.
Dans ce c a s , nous souhaitons vivement que les
missionnaires qui opéreront ce changement, plus
sages que ceux de Taïti, et moins exigeans dans leurs
dogmes , n’interdisent point aux naturels des amuse-
mens et des exercices innocens qui sont utiles à leur
santé et au développement de leurs facultés physiques.
Surtout nous ferons des voeux pour qu’ils dirigent
toute l’attention des insulaires vers les arts utiles
et les progrès de l’agriculture, plutôt que de les assu-
jétir impitoyablement aux pratiques d’une dévotion
outrée, el de substituer, en quelque sorte, un nouveau
genre de superstition aux erreurs qu’ils auront
détruites.
L ’archipel Tonga se compose d’au moins une cen- Description de
ToH"a-Tabou.
M i s s i o n n a t y IX e g is te r , a v r i l i 8 3 i , p . 2 o 3 e t 204.