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 O u a ïle r )   ;  5»  K a ï-L a tc h é -K a o u   ( i l   est  mort  à  son  re tour  de  
 T o n g a ) ;   G»  D ila nam ati.  C ’est  le  p lus   jeun e  frère  et  le   plus  
 g ran d   g u e r r ie r ;  sa  mère  est  de  L a gu em b a  :  il  demeure  à  
 B ow . 
 T a n o a ,  F o k a to u -B o u la r   et  Dilan am ati  v in ren t  v isiter  le  
 capitaine D illon . 
 [E x t r a i t   da  Jo u rn a l de M .  Gaimard. ) 
 L e   26  m ai,  sous  un  ciel  sombre et  de sinistre  apparence,  nous  
 commencions  l ’exploration difficile de l ’archipel des V it i.  Su r  l ’une  
 des  pirogues qui  nous  avaient accostés  ,  nous  reconnûmes un  naturel  
 de  Tonga ;  cet homme,  monté  à  b o rd ,  sembla  tout  joyeux de  
 ce  que  nous avions  habité  son  pays ;  il  nous  parla  de  l’état actuel  
 de l’île et de ses chefs, avec une facilité et une intelligence parfaites.  
 J ’avais dessiné à T o n g a  une quarantaine de portraits; mais,  pressé  
 par l’abondance des  matériaux,  je  m’étais souvent borné  à  esquisser  
 au  simple  tr a it  les  naturels  qui  avaient  consenti  à  poser  un  
 instant  devant moi.  Lorsque je  fis  voir à  l ’homme  dont il est question 
  cette  partie de ma  co lle ction ,  je   l ’entendis,  à  mon  inexprimable  
 sa tis fac tion ,  me nommer chacune des figures  qui  passaient  
 sous  ses  y e u x ,  et lu i-m êm e  était  dans  le  ravissement  s’il  venait  à  
 reconnaître  les  traits  de  quelque  personne  de  sa  famille.  S i  ce  
 témoignage  n a ïf de  la  ressemblance  de mes  esquisses  dut  flatter  
 mon amour- p ro p r e ,  il  ne m’étonna  pas  moins par  le h au t degré  
 d’intelligence  qu’i l  marquait dans  le   sauvage de T o n g a .  Certainement  
 il  y   av a it dans  ce t  enfant  de  la  nature une  finesse  de 
 conception,  un  sentimentdes  arts, qui manquent quelquefois  aux  
 hommes  les  plus  civilisés. 
 E n   parcourant  l ’a r ch ip e l des V it i  nous  eûmes  aussi au milieu  
 de  nous  un  exemple  bien  remarquable  d’intelligence  et  de dig 
 n it é ,  dans  la   personne  d’un  naturel  de  l ’une  des  V it i.  Cet  
 h omm e ,  nommé  T o um b o u a -N a k o ro ,  était  venu  nous  visiter  
 avec  deux  personnages  considérables,  tandis  que  nous  étions  
 sous voiles devant Laguemba.  Con tra in ts  p ar la r igu eu r  du temps 
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 de  reprendre  le  la rg e ,  nous  nous  vîmes  dans  l’obligation  de  
 donner  à  nos  insulaires  une hospitalité  bien  faite  p ou r   les  inquiéter. 
   D urant h u it jo u rs   de  captivité  involontaire, Toumboua-  
 Nakoro   se  comporta  avec  une  décence  et  une  fermeté  qui  nous  
 firent  prendre  la  meilleure  idée  de  son  caractère.  Tandis   que  
 ses  compagnons  manifestaient  leurs  craintes  par  des  gémissemens  
 et  des  la rm e s ,  ce t  insulaire  ne  p a ru t pas  ab attu  un  seul  
 ins tant;  i l  ne  changea  rien à ses  manières,  jusque-là  empreintes  
 d ’une noble afiàbillté.  Je ne  crois  pas  exagérer  en  affirmant  que  
 nu l  E u ro p é en ,  dans  quelque  classe  q u ’on  l ’eût  p r is ,  n’eût  
 co n s e rv é ,  en  p areille  circonstance,  une  attitude  plus  digne  ct  
 p lus   convenable  que  celle  de T o um b o u a -N a k o ro   au  milieu  de  
 nous.  M .  Gaimard  se  chargeait  d’occuper  les  loisirs  de  notre  
 b on   h ô te ,  en  tirant  de  lu i  tous  les  renseignemens  possibles  sur  
 le  vaste et dangereux archipel que nous parcourions.  T oum b oua-  
 N a k o ro ,  espèce  de  collecteur  des  im p ô t s ,  était  plus  que p e r sonne  
 à  même  de  fo u rn ir   une  bonne  statistique  de  ces  îles  
 sans n om b r e ,  q u ’ il parcourait en  exerçant sa ch a rg e .  A u  moyen  
 des  longues  séances,  où  notre  docteur  liv ra it  de  rudes  assauts  
 à  la  complaisance  imperturbable  de  l’officier  du  fisc  des  V i t i ,  
 l’expédition  de  l ’Astrolabe  s’est  enrich ie   d’une  foule  de  d o cu mens  
 nouveaux  sur  ces  parages  si  justement  redoutés. 
 Les habitans  des  îles  V i t i ,   renommés p a r   la fé ro cité  de leurs  
 moeurs,  sont  doués  d’une  stature  et  d’une force  remarquables;  
 leurs  formes,  aussi belles que celles  q u i distinguent les guerriers  
 d e  T o n g a ,  ofifrqpt  un caractère beaucoup  plus   mâle,  et d écèlent  
 des  habitudes  p lus   énergiques  ;  nous  n’avons  pas  remarqué  
 p armi eux  ce tte  disposition  à  l ’obésité  ,  qui  est  si commune  aux  
 île s  des  Amis.  Les  traits  des  V itien s   p o r ten t  en  gén é ra l  une  
 expression  de  d u r e té ,  que  la   couleur  noire  de  le u r  peau  rend  
 en co re  plus  marquée.  Ils   marchent  presque  nus  ;  une  étroite  
 c e inture  qui  passe  entre  les  cuisses  est  leu r   unique  vêtement ;  
 des  colliers  de  dents  h um a in e s ,  des  bracelets  aux  bras  et  aux  
 jambes,  composent  leu r   parure,  qu’ils  complètent  en  disposant  
 d une manière  très-symétrique  leurs  cheveux  hérissés de  toutes