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d’anarchie, occasioné sans doule par l’absence des
principaux chefs '.
Mais dans son troisième voyage, en avril, mai,
juin et juillet 1777, il visita cet archipel dans le plus
grand détail, et séjourna particulièrement trente-six
jours à Tonga-Tabou. Durant tout ce temps, il vécut
habituellement avec les premières autorités du pays ,
il assista à leurs cérémonies, à leurs fêtes et à leurs
spectacles, et il nous a transmis les renseignemens les
plus détaillés et les plus exacts sur ces divers sujets.
Il reconnut que le touï-tonga Poulaho était réellement
le chef suprême des îles Tonga , bien que Finau, en
qualité de touï-kana-kabolo, exerçât, pour ainsi dire,
tout le pouvoir exécutif 2.
Malgré l’accueil amical que Cook reçut dans ces
îles, Slariner nous apprend que les naturels, et Finau
à leur tête, avaient conçu le projet de se rendre maîtres
de la personne de ce capitaine et de ses navires. Le
coup devait s’exécuter dans une fête où ils l’avaient
convié, et le complot ne manqua que par suite d’un
malentendu entre les chefs 3. Il est probable que ce
navigateur eût changé le nom qu’il avait donné aux
iles Tonga s’il eût eu connaissance de ces dispositions
de la part des habitans.
Singleton m’a assuré que les naturels avaient eu des
intentions semblables à l’égard de d’Entrecasteaux et
de ses navires, et qu’ils n’en furent détournés que par
des circonstances imprévues.
I Cook, deux. V o y ., III, p. 12 e l suiv. — a Cook, trois. V o y ., I , p. 282
et suiv.; ï l , p. r et suiv. — 3 Mariner, II, p. 71 et 72.
En février et mars 1781 , le navigateur espagnol
Maurelle découvrit Vavao et plusieurs des îles voisines.
Il mouilla sur la première, et recueillit sur les
coutumes des habitans des documens fort intéres-
sans, tout incomplets qu’ils sont. Ils prouvèrent l’analogie
parfaite du gouvernement et des moeurs de ces
naturels avec ce qui avait été observé par Cook à
Tonga-Tabou. Les îles Calvez de Maurelle sont certainement
les îles Hapaï, et ses Culebras sont Hounga-
Tonga et Hounga-Hapaï >.
Dans les derniers jours de l’année 1787, Lapérouse
vit les îles Vavao et Hapaï, et le 31 décembre il communiqua
, étant à la voile, avec les habitans de Tonga-
Tabou 2. Il est maintenant certain que, comme il en
avait le projet, il toucha à Namouka après son départ
de Botany-Bay. J’avais cru comprendre, par mes
entretiens avec la tamaha de Tonga-Tabou, que Lapérouse
avait séjourné dix jours à Namouka 3 : mais
d’après la version de M. Dillon, il n’aurait pas même
mouillé à Namouka, et ne serait resté que vingt-quatre
heures en panne devant cette île 4.
L ’année suivante, au mois d’a v r il, le lieutenant
Bligh passa trois jours au mouillage de Namouka. Ce
fut deux jours après son départ de cette île que Chris-
tiern , à la tête d’une partie de l’équipage , se révolta
contre lu i, et le déposa avec dix-sept hommes dans
I Voyage de Lapérouse, I , p. 282 e l suiv. — 2 Voyage de Lapérouse,
I II, p. 244 et suiv. — 3 D ’ Uivi/le, IV, p. i o 3 et suiv. — 4 D illon , T,
p. 279 et suiv.
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