
 
        
         
		gou-Aho,  et  Toubo-Malohi  son  neveu  ,  exercèrent  
 quelque  temps  la  charge  de  touï-kana-kabolo,  mais  
 le fait n’est pas prouvé. S’il eut  lieu,  ces chefs n’ayant  
 pas  été  légalement  élus ,  leur  dignité fut  contestée  et  
 leur  autorité ne  fut  que partiellement reconnue  dans  
 file  V 
 Le  29 novembre  1806,  le corsaire anglais  le P ort-  
 au-Prince ,  monté par  quatre-vingt-seize  hommes  et  
 armé  de  vingt-quatre  canons  de douze  et de huit ca-  
 ronades  du  même  calibre,  mouilla  sous  le  vent  de  
 Lefouga,  l’une  des  îles  Hapaï.  Le  surlendemain  
 décembre, ce navire fut enlevé par les naturels sujets de  
 Finau,  ayant à leur tête Toubo-Toa 2.  Sur les soixante-  
 deux  hommes  qui  formaient  alors  son  équipage,  le  
 capitaine  et  trente-cinq  de  ses  compagnons  furent  
 massacrés.  On  conserva la  vie  aux vingt-six  autres ,  
 et Mariner  fut  de  ce  nombre.  Finau,  s’étant  vivement  
 intéressé  à  ce  jeune  homme,  l’attacha  à  son  
 service  particulier ; durant un  séjour de  près  de quatre  
 années  qu’il  fut  obligé  de  faire  dans  ces  îles.  
 Mariner fut  à  même  d’observer à loisir  les moeurs  et  
 les  coutumes  de  ces  naturels  :  comme  il  était  doué  
 de beaucoup d’intelligence et d’une certaine éducation,  
 ses  observations  furent  faites  avec  fruit  et  se  gravèrent  
 profondément  dans  sa  mémoire.  C ’est  sur  les  
 documens  recueillis  de la  bouche même de Mariner,  
 que  le  docteur  Martin  publia  sur  les îles  Tonga  un  
 ouvrage  excellent  et  dont j ’ai  vérifié  moi-même,  sur 
 I  D’U lv ille ,  IV ,  p.  7 2 ,  8 1 ,   96 .  —   2  M arin e r,  I ,  p.  6 0   et  suiv. 
 les  lieux,  la  parfaite  exactitude  sous  une  foule  de  
 rapports.  Je  dois  prévenir  le  lecteur  que j ’aurai  souvent  
 recours  à  cet ouvrage  pour  les  détails  qui  formeront  
 l’objet  de  ce  chapitre. 
 Enflé  du  succès  qu’il  venait  de  remporter  sur  un  
 navire  de  guerre  européen,  et  du  renfort  d’armes  
 à feu  et de poudre qu’il  venait  de se procurer,  Finau  
 se prépara à une nouvelle  tentative sur Tonga-Tabou.  
 Mariner et ceux  de  ses compagnons  qui se trouvaient  
 à  Lefouga,  reçurent  l’ordre  de  se  disposer  à  emporter  
 et à manoeuvrer quatre caronades de douze  i . 
 Le  rendez-vous  général  des  troupes  eut  lieu  à  
 Namouka.  Finau,  assis  avec  plusieurs  autres  chefs  
 sur  le  malaï  de  son  palais,  passa  la  revue  de  ses  
 guerriers,  qui  défilèrent  devant  lui  en  exécutant  diverses  
 manoeuvres miiitaires.  Puis  la  flotte,  composée  
 de cent  soixante-dix voiles,  fit  route vers  T onga-  
 Tabou,  et  arriva  le  lendemain  sous  Pangaï-Modou  
 où  l’on  passa  la nuit. 
 Le jour  suivant,  Finau,  accompagné  de  plusieurs  
 de  ses  chefs  et  mata-boulais,  se  rendit  à  Mafanga  
 pour  s’acquitter  de  certaines  cérémonies  religieuses  
 sur le tombeau de son père.  Mafanga est un  lieu  sacré  
 où  se trouvent  les  tombes  de plusieurs  grands  eguis ;  
 ce  serait  un  sacrilège  de  combattre  sur  ce  terrain,  et  
 l’on  ne  peut  en  défendre  l’accès  à qui  que ce  soit.  Si  
 les  ennemis  les  plus  acharnés  viennent  à  se  rencontrer  
 dans  ce  sanctuaire,  ils  doivent  se  traiter comme 
 Mariner,  I ,  p,  
 TOME  IV . l 3 
 . .a i -