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A out.
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gère brise du S. E. ; mais le courant doublait heureusement
notre vitesse, de sorte qu’à quatre heures
du soir nous pûmes donner dans le canal formé par
la côte de Mana-Souari et la côte de Guinée.
Là nous fômes surpris par un calme plat. Je tremblais
d’être exposé à manoeuvrer de nuit de grosses
ancres le long de ces côtes acores. Je fis armer les
avirons de galère, e t , favorisés par le flot, nous
atteignîmes à six heures et demie le même mouillage
que nous occupions trois ans auparavant, au fond
du hâvre de Doreï. On doit juger de la satisfaction
que nous éprouvâmes en nous voyant solidement
affourchés au fond de ce tranquille bassin. Nous
venions de terminer un travail de la plus haute importance
, et nous voguions désormais si près d’une
colonie européenne, de l’hospitalière Amboine, que
nous regardions déjà nos épreuves comme arrivées à
leur terme. Nous comparions surtout avec délices
notre position actuelle avec la perspective qui s’offrait
à nous lorsque nous échappâmes aux récifs de Tonga-
Tabou. Aux inquiétudes d’une navigation longue et
péi’illeuse succédaient désormais les souvenirs des
dangers affrontés, et la jouissance d’avoir accompli
de grands travaux géographiques !
Du moment où nous donnâmes dans le chenal, un
grand nombre de pirogues vint nous accoster avec
confiance, et les sauvages nous traitèrent comme d’anciennes
connaissances. Malheureusement, attirés par
la simple curiosité, ils ne nous apportèrent pas la
moindre espèce de vivres frais, pas même un poisson.
Il fallut encore nous contenter de prendre en soupirant
notre triste ration de haricots et de lard salé
du bord. Sans être gastronome, j’al toujours trouvé
ce régime diététique peu agréable ; et cette fois, à
deux doigts de la terre dont la brise nous apportait
les fraîches émanations, après l’espoir dont je m’étais
flatté, cet ordinaire me parut doublement affligeant.
Par une sorte de compensation, toute la nuit, comme
pour célébrer notre arrivée, les botes emplumés des
forêts voisines de notre mouillage ne cessèrent de
faire entendre leurs mélodieux accens, et nous étions
pour ainsi dire doucement bercés au sou de celle
musique aérienne.
1827.
Aoùl.