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 1827. 
 Mai. 
 Louadji  1.  Fouï-Beka,  frère  de  la  lamaha  el  plus  
 jeune quelle de quatre ou  cinq  ans,  confirma ce  récit  
 dans  tous  ses  points  :  il  était  allé  plusieurs  fois  avec  
 sa  soeur,  sur  les  vaisseaux  de Louadji,  à  Namouka,  
 où Poulaho  se trouvait alors avec sa famille. 
 Ces renseignemens s’accordaient parfaitement avec  
 une circonstance que Singleton m’avait déjà racontée,  
 lorsque nous étions  sur les récifs,  et à laquelle j’avais  
 alors fait peu d’attention.  Il m’avait soutenu queM. de  
 Lapérouse  avait mouillé  aux  iles  Tonga,  e t ,  pour  
 preuve,  il me parlait de  deux  plats  d’étain  qu'il  avait  
 souvent remarqués chez Vea-Tchi el qui portaient des  
 noms  français. 
 Vea-Tchi  lui  avait  mainte  fois  affirmé  qu’il  tenait  
 ces plats  des vaisseaux  français  venus à Namouka,  et  
 non  pas  de  ceux qui  avaient mouillé à Tonga-Tabou.  
 J ’aurais  été  curieux  de voir  ces  plats; mais  on m’apprit  
 q u a   la  mort  de  Vea-Tchi  ils  avaient  été  inhumés  
 avec  lui,  comme  étant  des  objets  d’un grand  
 prix. 
 Dès-lors  il  ne  me  resta  plus  de  doute  que  Lapérouse  
 n’eût  mouillé  à  Namouka  à  son  retour  de  Bo-  
 tany-Bay,  comme  il  en avait eu  l’intention.  Contrarié  
 peut-être par  les vents d’ouest,  comme nous  l’avions  
 été,  d’autant  plus  que  ces  vents  devaient  régner  à 
 >  Ou  h t ,  dans  le  récit  de  D illo n ,  que  les  naturels  donnèrent  ce nom  à  
 l’expédition  de  Lapérouse  d’après  celui  de  l’officier qui  commandait le posie  
 établi  à  terre.  Il  y  a  tout  ,à parier  que M.  de  Vaujuas  fut  cet  officier,  car  
 c est  le  seul  dont  le  nom  ait  pu  recevoir  celle  forme  de  Louadji  dans  la  
 bouche  des  nahirels. 
 l’époque  où  il  naviguait  dans  ces  parages,  il  fut  probablement  
 obligé  d’échanger  la  relâche  de  Tonga-  
 Tabou  contre  le  mouillage  de  Namouka,  beaucoup  
 plus  facile  à  atteindre.  Les  naturels  affirment  qu’en  
 quittant  cette  île  les  navires  français  se  dirigèrent  à  
 l’ouest. 
 Les  découvertes  de M.  Dillon  aux  îles  Tikopia  et  
 Vanikoro m’étaient alors inconnues,  et j ’ignorais  que  
 ce  marin  se  trouvât  en  ce  moment  même  à  Hobart-  
 Town,  charge d’une mission spéciale pour  rechercher  
 les  traces  du  naufrage  de  Lapérouse.  Je  supposai  
 que  ce  célèbre  navigateur  s’était  dirigé  vers  les  îles  
 Fidji,  et  qu’il  avait pu  se  perdre  sur  les  redoutables  
 récifs  qui  leur  servent  de  ceinture.  Dans  l’espoir  de  
 recueillir  quelques  notions  sur  son  passage  de  la  
 bouche  des  insulaires,  je m’affermis  dans  la  résolution  
 de  traverser  ce  dangereux  archipel,  nonobstant  
 les  pertes  que nous  avions  faites.  Ritchett  et  Langui  
 m’avaient d’ailleurs affirmé que les habitans de Lakeba  
 [Laguemba  en  langue  viti)  possédaient  sur  leur  ile  
 une petite ancre,  et cet objet pouvait me mettre sur la  
 voie de quelque découverte  importante. 
 Je fis quelques présens à la tamaha,  qui achevèrent  
 de  me  gagner  toute  son  affection ;  elle  fut  particulièrement  
 sensible à l ’offre d’un beau collier en verroterie  
 bleue.  Avec  elle se trouvaient deux de  ses  frères  
 cadets  et  Latou,  fils  de  sa  soeur  aînée.  Malgré  leur  
 âge et  leur titre d’oncles,  les  deux premiers devaient  
 a  Latou  le  salut  du  moe-moe,  et  je  les  vis  s’en  ac-  
 (|nitter  avant  de  procéder  à  la  cérémonie  du  kava. 
 1827. 
 M a i. 
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