dieu des arls et des métiers , avait plusieurs prêtres
qui étaient tous des charpentiers. C’est lui qui a
amené les îles Tonga du fond des mers en péchant
à la ligne ■.
Suivant Wilson, Tali-Aï-Toaho présidait à Hifo,
Fata-Faï à Moua, et Karloa à Hogui. Dans certains
cas, ces divinités étaient représentées par les
chefs régnans 2.
A là suite de ces dieux primitifs , viennent les esprits
des eguis et des mata-boulais décédés, dont les
attributions sont analogues à celles des premiers. Ils
ont le pouvoir d’inspirer des prêtres et d’apparaître
en songe à leurs parens et à d’autres personnes. Ils
n’ont point de chapelles particulières , mais on les invoque
sur leurs tombeaux, qui sont l’objet d’une vénération
presqu’aussi profonde. Ils conservent les
noms qu’ds portaient de leur vivant ; leur situation
dans l’autre monde ne dépend nullement de leurs
bonnes ou mauvaises actions dans celui-ci, attendu
• que les dieux primitifs infligent aux hommes les punitions
qu’ils méritent dans cette vie même. A leur
tour, les esprits des eguis une fois devenus habitans
de l’autre monde, peuvent aussi punir et récompenser
les mortels qui sont encore dans ce bas
monde.
Attendu que les eguis ont souvent été en guerre de
leur vivant, on pourrait croire que leurs ames combattront
encore dans le Bolotou ; mais cela ne peut
' Alarme,-, I I , p. 104 et suiv. — 2 Wilson, p. 271.
avoir lieu, car leurs esprits mieux éclairés savent désormais
discerner le bien et le mal. Toutefois il peut
arriver que ces substances privilégiées , et les dieux
primitifs eux-mêmes , aient entre eux des discussions
verbales convenables à leur modération divine; ces
sages discussions des dieux sont capables de produire
dans le Bolotou les tonnerres et les éclairs qui épouvantent
tant les hommes à Tonga. Quelle singulière
conformité entre ce système de théogonie et celui
des anciens Grecs i !...
Sans doute c’est à la tête des divinités de cet ordre
qu’on doit placer le premier des Fata-Faï qui tient un
rang élevé parmi les dieux de Tonga-Tabou, et dont
les enfans sont les seuls qui jouissent, même de leur
vivant, des honneurs divins parmi leurs compatriotes.
Les ames des mata-boulais viennent ensuite ; elles
ne peuvent inspirer aucun prêtre, elles ne peuvent
infliger de punitions ni de récompenses par elles-
mêmes ; mais, par leur médiation près des eguis, leur
intercession peut être utile aux hommes des dernières
classes dont elles sont les divinités tutélaires.
Les serviteurs des dieux primitifs sont comme eux
originaires du Bolotou; du reste leur nombre est immense
, ils sont moins considérés que les esprits des
mata-boulais, et n’ont aucun pouvoir aux îles Tonga.
Us ne peuvent pas même manifester leur présence aux
habitans de ces îles 2.
Les Hotoua pou, ou dieux méchans, sont nom-
Mariner, II, p. 108 et 109. 2 Mariner, I I , p. 109 cf i i o .