nés ou hangars contenait une vingtaine de cellules.
Ces Arfakis me reçurent alors avec beaucoup de
politesse, e t, plus hospitaliers que les Papous, ils
m’offi’irent même quelques rafraîchissemens, ce que
les autres n’avaient point l’habitude de faire.
Dans la position qu’occupaient primitivement les
deux cabanes sur le bord d’un ravin profond et de
la plate-forme qui les terminait, on jouissait de la vue
la plus ravissante. L ’ensemble du hâvre de Doreï, les
riantes îles de Mana-Souari et de Masmapi, la côte
entière fuyant vers le sud jusqu’aux limites de l’horizon
, et par-dessus tout cela la chaîne imposante
des monts Arfakis , formaient un tableau véritablement
admirable. C’était la nature sauvage dans tout
son luxe, dans toute sa sévérité. Sous les feux de la
ligne, le voyageur contemple avec étonnement cette
puissance de végétation, cette surabondance de sucs,
qui couvre d’a rbres, de fougères et de plantes parasites
les terrains en apparence les plus arides et les
plus rocailleux. Nulle part au monde je n’ai observé
des végétaux d’une hauteur si démesurée ; les dimensions
ordinaires des arbres de ces forêts surpassent
tout ce que j ’ai jamais pu voir en ce genre.
Aujourd’hui ces deux grands hangars sont abandonnés
et en ruines. Les Arfakis se sont logés dans
cinq édifices plus petits, construits dans le même
genre, mais moins élevés et situés à deux ou trois
cents pas plus loin. Ils sont entourés de belles plantations
de taro, de courges, de maïs, de calavanzas ,
ri. Gxxii. bananiers, etc. Ces hommes sont venus amicalement
au devant de moi, et m’ont offert quelques rafraîchis- 1S2-.
semens ; mais ie les ai remerciés et j’ai passé outre.
. , . ' , Pl. GXXII. Bientôt nous nous sommes retrouves au milieu de
vastes et sombres forêts ; alors mes guides m’ont assuré
que là se trouvaient les oiseaux que je cherchais.
Soit à cause de la pluie qui avait tombé dans la nuit,
soit pour tout autre motif, je ne vis aucun de ces brillans
volatiles , et je n’entendis pas même leur cri habituel
koua, koua, e t c ., si perçant et si remarquable
parmi tous les autres chants d’oiseaux. Ces forêts, peu
garnies de sous-bois, sont faciles à traverser, et présentent
même une promenade agréable sous leurs immenses
et impénétrables dômes de verdure, au moment
le plus brûlant de la journée.
Après avoir marché à grands pas durant plus de
deux heures, après avoir franchi plusieurs ravins et
quelques fourrés très-épais, sans faire aucune rencontre
intéressante, nous descendîmes par une pente
beaucoup plus douce que celle que nous avions suivie
en montant, et nous nous retrouvâmes sur le bord de
la mer, près de l’entrée du canal de Doreï, entre le
cap Wakalo et la pointe Ambla.
Toute la portion de côte qui règne depuis cet endroit,
jusqu’aux villages, forme une vallée d’un mille
environ de largeur le long de la plage occupée par des
plantations de diverse nature. Sans être bien entretenues
, ces plantations offrent du moins un terrain plus
découvert et plus praticable que partout ailleurs, autour
du hâvre Doreï. De petits sentiers bien battus
permettent à l’Européen de s’y promener sans fatigue.
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