ci sont accoutumés à une nourriture plus fraîche et
mieux conservée, ils abandonnent leurs parts aux
individus des classes subalternes G
Le tao-tao est une cérémonie analogue au tiatchi,
pour faire des offrandes à A lo -J lo , dieu des élémens,
et le prier d’accorder un temps favorable aux récoltes
et la fertilité à la terre. Elle commence à l’époque
où les ignames approchent de leur maturité, dans les
premiers jours de novembre, et se répète tous les dix
jours, sept ou huit fois de suite. Les peuples de Hogui,
Bloua et Hifo, apportent des ignames suspendues
à des bâtons, et les entassent en trois piles distinctes
sur le malaï. Trois heures se passent en divertissemens.
Puis une députation de huit ou dix hommes,
envoyée par le prêtre de Alo-Alo, arrive avec la
femme de ce dieu représentée par une petite fille de
huit ou dix ans, et ils s’asseyent sur un seul rang devant
la pile. On adresse une prière à Alo-Alo , puis
on distribue les ignames des piles entre les chefs, en
laissant debout l’une d’elles réservée pour Alo-Aio et
les autres dieux. Une nouvelle prière a lieu, puis à un
signal donné par le tambour, tous les assistans s’élancent
sur la pile réservée, chacun à ses risques et périls
s’empare de ce qu’il peut attraper, et se retire
comme il peut, souvent avec force contusions, et même
quelque membre fracturé. La cérémonie se termine
par une lutte générale d’une moitié de l ’île contre
1 autre, nommée Toe-Takou, à laquelle les premiers
chefs et le touï-tonga lui-même prennent part. Ces
grands personnages paient de leur personne et souffrent
sans aucune marque d’impatience ou de ressentiment
les coups que leur portent les derniers des
touas. Chacun conserve en ces circonstances la plus
grande égalité d’humeur. Celui qui est jeté par terre
se relève en souriant, e t , s’il a le bras cassé, il va se
faire panser comme si de rien n’était. Montrer de la
colère ou de l’animosité serait une preuve de faiblesse.
Après la cérémonie, ceux qui ont pu combattre ou
lutter avec des chefs d’un rang supérieur, en sont
quittes pour avoir recours au moe-moe de la part d’un
chef d’un rang au moins égal à celui qu’ils ont touché.
Pendant tout le temps que ces solennités durent,
la jeune fille qui appartient ordinairement à une famille
du plus haut rang, réside dans la chapelle d’Alo-
Alo, et préside au kava qui y a lieu, la veille de la
fê te , ainsi qu’aux diverses cérémonies qui se succèdent.
Du reste elle n’a absolument rien autre chose à
faire G
La cérémonie barbare par laquelle on étrangle un
enfant pour l’offrir aux dieux, et en obtenir la guérison
d’un parent malade, prend le nom de naudgia.
Toutefois ces naturels ne commettent point cette action
par un sentiment de cruauté; car les assistans
témoignent toujours un véritable intérêt au sort de la
malheureuse victime, mais ils sont persuadés qu il
est nécessaire de sacrifier l’existence d’un enfant en