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 huit  pouces  environ de hauteur. La  pâle de  la  porcelaine  
 est  d’une  finesse  extrême,  et  le  travail  d’un  
 goût remarquable.  Les  traits  de  la  figure  se  rapportent  
 au  caractère chinois ;  mais  l’ensemble  de  la  statue, 
  pour  la  pose,  les  vêtemens  et la couronne placée  
 sur  sa  tète,  semble  rappeler  les  figures  de  madones  
 italiennes ou  espagnoles.  En  outre  cette pièce est admirablement  
 conservée,  et  n’offre  pas  la plus  légère  
 cassure ou  fêlure. 
 Chacun  des  assistans  s’épuisa  en  conjectures  sur  
 l’origine et l’objet de cette figure.  Pour moi, je conjecturai  
 qu’elle  avait été fabriquée par des  Chinois ,  d’après  
 quelque dessin venu d’Europe,  et qu’ils s’étaient  
 seulement permis de donner à la figure quelque chose  
 de leur  caractère national,  en  conservant fidèlement  
 le  costume  étranger.  Ensuite  elle  aurait  été  achetée  
 par des  Européens,  et  transportée  à Amboine.  Il  ne  
 serait pas même  impossible  qu’elle  datât  de  l ’époque  
 où  les  Portugais  possédaient  ces  île s ,  et  qu’elle  eût  
 servi réellement de madone  à ce peuple dévot. 
 J’aurais  été  charmé  d’acquérir  cette  intéressante  
 pièce. Mais le propriétaire y  attachait une valeur bien  
 supérieure  âmes  facultés,  et je  fus  obligé  de  laisser  
 cette  vierge  mystérieuse  dans  l’attente  de  quelque  
 amateur plus curieux, ou, pour mieux dire, plus riche  
 que moi. 
 Pour  satisfaire  au  désir  que  m’en  avait  témoigné  
 M. Morrees,  je  lui  remis  une note  succincte  sur  les  
 événemens  et  sur  les  opérations  du  voyage  de  l ’A s trolabe  
 depuis  son  départ  d’Europe jusqu’à  son  passage  
 à Amboine.  Il  se proposait de l’envoyer à Batavia  
 pour  la  faire  insérer dans  les journaux de  celte  colonie. 
  En effet,  c’était  un moyen infaillible de faire parvenir  
 de nos nouvelles en France,  dans le cas  où nos  
 lettres  se  seraient égarées dans le trajet. 
 A  trois heures  j’ai  été  dîner  chez  M.  Paape  avec  
 quelques officiers,  et  à quatre  heures  et  demie nous  
 nous  sommes rendus  à  la  maison  du jeune Chinois,  
 où  les  cérémonies étaient  déjà  commencées.  Comme  
 elles ne m’ont que  très-peu  intéressé,  et  que dans  la  
 position  où je  me  trouvais  je  souffrais  beaucoup  de  
 la  gêne et de la chaleur,  je me  contenterai d’indiquer  
 sommairement ce  que je pus observer. 
 1827. 
 Octobre. 
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